Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan s’est défendu samedi 20 mai 2006 après les protestations contre son gouvernement islamo-conservateur provoquées par le meurtre d’un des principaux juges du pays par un islamiste cette semaine.
Il s’est prononcé pour le respect du caractère laique de l’Etat, un des fondements de la Turquie moderne, mais a aussi dénoncé les réactions d’hostilité à l’équipe au pouvoir après la mort d’un juge abattu mercredi par un avocat islamiste en plein Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative du pays.
« Nous devons tous tacher de renforcer la démocratie, la laicité et l’Etat de droit », a dit M. Erdogan à la presse en réponse aux critiques et manifestations.
Des dizaines de milliers de personnes se sont mobilisées pour dénoncer l’attaque et accuser le gouvernement du parti de la Justice et du Développement (AKP) créé sur les cendres d’un parti islamiste interdit.
Lors des funérailles de la victime, la foule a traité M. Erdogan de « meurtrier » et conspué des ministres présents.
M. Erdogan a estimé que ces expressions de colère étaient « une tentative d’attiser des troubles dans le pays ».
Il s’en est également pris aux remarques du général Hilmi Özkök, chef de l’armée, qui se considère la garante de valeurs républicaines de la Turquie.
Le responsable militaire avait dénoncé vendredi devant la presse un « acte terroriste intégriste » et s’était félicité de la « réaction » de ses concitoyens, les appelant à « continuer » leur mobilisation.
M. Erdogan a estimé qu’il ne s’agissait pas d’une « bonne approche ».
« Nous devrions tous tacher de consolilder le calme, la paix et l’unité. Toutes les institutions devraient agir de concert et de manière solidaire dans ce but », a-t-il dit.