Le premier rassemblement de l’opposition de grande ampleur suite aux émeutes du 1 mars

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Le premier rassemblement de l’opposition de grande ampleur suite aux émeutes du 1 mars, auprès du Maténadaran, constitue le principal sujet d’actualité. En dépit du refus, à deux reprises, des autorités municipales d’autoriser ce rassemblement, plusieurs milliers de partisans de l’opposition (200 000 selon Levon Ter-Petrossian et à peine 10 000 selon la Police) y ont pris part, ce qui permet à 168 Jam de remarquer que l’opposition menée par l’ancien président continue à avoir son armée constante de partisans qui n’étaient nullement intimidés après les émeutes du 1er mars et les mises en garde de la police. Le rassemblement a commencé avec deux heures de retard, en raison des obstacles créés par les forces anti-émeutes qui avaient fermé l’avenue Machtots menant vers le Maténadaran, musée des anciens manuscrits, bloquant ainsi l’accès des manifestants. Ceux-ci ont toutefois pu atteindre l’endroit où devait se tenir le rassemblement après des négociations entre l’adjoint au chef de la Police, Alexandre Afian, et le représentant de Ter-Petrossian, Levon Zourabian. La manifestation, même si elle s’est déroulée sous la surveillance vigilante des forces anti-émeutes, n’a été marquée par aucun incident. Elle a commencé par une minute de silence à la mémoire des dix victimes des émeutes du 1er mars. Les quotidiens citent des extraits des discours prononcés par Stépan Démirtchian (leader du parti Populaire), Aram Sarkisian (parti République), Jirayr Sefilian (vétéran de la guerre du HK qui vient d’être libéré de prison), mettant en exergue les propos de David Chahnazarian, ancien chef du service de sécurité nationale, réclamant l’arrestation immédiate du « criminel d’Etat » Robert Kotcharian, « en tant qu’organisateur des meurtres, des troubles et du pillage du 1er mars ». Il a également exigé l’arrestation de l’ancien Ministre de la défense Mikhaïl Haroutiounian, pour avoir fait entrer des forces armées dans la capitale avant que l’état d’urgence ne soit décrété, de l’ancien chef du service de protection d’Etat, Gricha Sarkissian, qui aurait dirigé, selon lui, les actions des forces de l’ordre et du procureur général, Aghvan Hovsepian qui cherche à dissimuler par tous les moyens le crime du 1er mars.

Le rassemblement a été conclu par le discours d’une heure du premier Président Levon Ter-Petrossian qui a relevé les deux objectifs du rassemblement en question : montrer à la communauté internationale qu’en dépit de ses évaluations du scrutin présidentiel du 19 février, le peuple arménien met en cause la légitimité de ces élections et donc n’accepte pas Serge Sarkissian en tant que président et, deuxièmement, « montrer aux bureaucrates du Conseil de l’Europe et de l’OSCE qu’ils doivent mettre un terme à leur attitude raciste vis-à-vis du peuple arménien et d’arrêter de le traiter comme un peuple du tiers-monde ».
Ter-Petrossian s’est réservé la responsabilité d’attribuer le titre posthume d’« héros national » aux dix victimes du 1er mars et a également appelé les autorités à verser des allocations d’un montant d’un million de dollars à chacune des familles des victimes, et prélever cette somme non pas du budget de l’Etat, mais de la poche de Robert Kotcharian.

Ter-Petrossian a renouvelé la principale demande de l’opposition qui demeure la libération des tous les « prisonniers politiques ». Si Serge Sarkissian libère tous les prisonniers politiques avant la session de l’APCE, Ter-Petrossian demandera à cette dernière de ne pas appliquer de sanctions à l’encontre de l’Arménie. Ce n’est qu’après la libération de tous les prisonniers politiques que l’opposition acceptera de nouer le fil du dialogue avec les autorités. Ceci dit, Ter-Petrossian a précisé ce qu’il sous-entendait sous le terme dialogue : ce dernier ne préconise en aucun cas un marchandage autour de postes, mais la tenue de nouvelles élections législatives et présidentielles. Ter-Petrossian a implicitement laissé entendre qu’il rejettera l’offre de la Commission ad hoc chargée d’enquêter sur les événements du 1er mars de prendre part à ses travaux, dans la mesure où il est convaincu que les autorités feront leur possible pour dénaturer cette commission. Parmi les 500 personnes arrêtées suite au 1er mars, 86 demeurent encore aujourd’hui en prison, nul n’a été accusé d’avoir utilisé des armes à feu, d’avoir incendié des voitures ou d’avoir pillé des magasins, à l’exception de quatre personnes qui ont ensuite confessé être des représentants de Serge Sarkissian. Tous les malfaiteurs qui ont brûlé des voitures et pillé des magasins ont été, selon Ter-Petrossian, des provocateurs des autorités. Et d’ajouter que si les publications de la presse sur la participation des forces armées du HK aux émeutes du 1er mars s’avèrent réelles, le « Président » du HK Bako Sahakian doit être déclaré persona non grata en Arménie. Ter-Petrossian a, à son tour, exigé l’arrestation de Robert Kotcharian « qui doit être déféré devant le Tribunal de la Haye pour crime contre l’humanité ».

Enfin Ter-Petrossian a appelé tous les grévistes de la faim à mettre un terme à cette mesure extrême et annoncé la date du prochain rassemblement, le 4 juillet.

Ambassade de France en Arménie

Service de presse

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Author: raffi

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