Le président de la République turque de Chypre Nord (RTCN, autoproclamée) Mehmet Ali Talat a prédit jeudi 23 février à Istanbul une « crise très importante vers la fin de cette année » entre la Turquie et l’Union européenne due à l’attitude des Chypriotes grecs et des Européens.
« Ma prédiction est la suivante: il va y avoir une crise très importante vers la fin de l’année provenant du blocage par la partie chypriote grecque des progrès de la Turquie vers (l’adhésion à) l’UE », a-t-il estimé lors d’une réunion informelle avec des journalistes.
M. Talat a imputé cette crise à venir à l’attitude du président chypriote grec Tassos Papadopoulos qui « n’a pas changé de position » en dépit des propositions faites par Ankara fin janvier en faveur d’une levée réciproque par l’UE et la Turquie des sanctions économiques pesant sur l’île.
Il a également reproché aux Européens de ne pas tenir les promesses faites aux Chypriotes turcs en avril 2004 après l’approbation par ceux-ci d’un plan de réunification de l’Onu, resté lettre morte du fait de son rejet par les Chypriotes grecs.
Indiquant que la Turquie n’accepterait pas de lever unilatéralement l’interdiction d’accès à ses ports et aéroports aux avions et navires chypriotes grecs, M. Talat a qualifié cette situation d’impasse de « dangereuse ».
« Si ça continue comme ça, les deux communautés vont devenir hostiles l’une à l’autre et j’ai peur de cela, c’est très dangereux », a-t-il dit, affirmant toutefois espérer que la crise attendue déboucherait sur une prise de conscience de la part du bloc européen.
« Ce sera une nouvelle crise et une nouvelle opportunité (…) L’UE va découvrir qu’une solution est une nécessité, que rien ne peut être fait sans solution », a-t-il conclu.