Le président du Conseil européen, Charles Michel, a eu des entretiens séparés avec les dirigeants de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan en marge d’un forum international sur la sécurité qui s’est tenu à Munich.
Le bureau du président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a déclaré qu’il avait discuté vendredi avec Michel de la résolution du conflit arméno-azerbaïdjanais et, en particulier, d’un éventuel traité de paix entre Bakou et Erevan. Il a cité le haut fonctionnaire de l’Union européenne, qui a déclaré que l’UE continuerait à faciliter un tel accord.
Les deux hommes ont également discuté du lancement prochain d’une mission de surveillance de l’UE le long de la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Bakou avait déjà critiqué la décision de l’UE de déployer plus de 100 observateurs à cet endroit.
Le Premier ministre Nikol Pashinian a tenu ce qu’un communiqué du gouvernement arménien a décrit comme une « réunion informelle » avec M. Michel dans la ville allemande jeudi en fin de journée. Ils ont parlé de la « sécurité régionale », a indiqué le communiqué sans donner plus de détails.
Michel, qui dirige le principal organe de décision de l’UE, a accueilli l’année dernière une série de réunions entre Aliyev et Pashinian à Bruxelles. Les trois dirigeants, ainsi que le président français Emmanuel Macron, devaient se rencontrer à nouveau début décembre.
Aliyev a annulé cette réunion, s’opposant à la participation de Macron à celle-ci. Il a déclaré que la France ne peut plus être un courtier honnête dans les pourparlers de paix arméno-azerbaïdjanais en raison des déclarations pro-arméniennes faites par Macron et les législateurs français.
Aliyev aurait dit à Michel, vendredi, que l’Azerbaïdjan soutient « le processus de paix de Bruxelles ».
Il n’était toujours pas clair si les dirigeants arméniens et azerbaïdjanais pouvaient se rencontrer en marge de la conférence annuelle sur la sécurité de Munich. Le bureau de M. Pashinian a déclaré plus tôt dans la journée qu’aucun entretien de ce type n’avait encore été programmé.
M. Aliyev et M. Pashinian se sont rencontrés pour la dernière fois dans la ville russe de Sotchi, le 31 octobre, lors de discussions organisées par le président russe Vladimir Poutine. Les discussions trilatérales ont souligné les efforts de la Russie pour reprendre l’initiative dans le processus de paix du Haut-Karabakh.
Moscou a accusé à plusieurs reprises l’UE et les États-Unis de tenter de détourner le processus et de l’utiliser dans l’impasse concernant l’Ukraine.
Les ministres des affaires étrangères de Russie, d’Arménie et d’Azerbaïdjan devaient discuter du traité de paix arméno-azerbaïdjanais lors d’une réunion prévue à Moscou le 23 décembre. Erevan l’a annulée pour protester contre le blocus du corridor de Lachin par l’Azerbaïdjan.
Le ministère russe des affaires étrangères a réaffirmé vendredi que le ministre des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, était toujours prêt à rencontrer ses homologues arménien et azerbaïdjanais. Une porte-parole du ministère a déclaré que les deux parties au conflit étaient intéressées par la poursuite de la médiation russe dans leurs pourparlers de paix.
