Le président du Haut Karabagh, Arkady Ghoukassian, a jugé « illogiques », pour ne pas dire absurdes, les réactions de représentants de certaines organisations internationales concernant le référendum qui s’est déroulé le 10 décembre dans le Haut Karabagh, où une majorité écrasante d’électeurs a approuvé une Constitution consolidant les assises légales et la souveraineté d’un territoire reconnu à ce jour par aucun Etat. « Je ne comprends pas ce que cela signifie de reconnaître ou de ne pas reconnaître une Constitution : je pense qu’il conviendrait plutôt de discuter de la teneur de la Constitution, de sa conformité aux normes européennes, qu’il serait légitime de la comparer à la Constitution de l’Azerbaïdjan, et de dire si elle est juste ou non. Cela serait plus logique… », a déclaré M. Ghoukassian, manifestement peu satisfait du jugement porté par le représentant de l’UE pour le Sud-Caucase, Peter Semneby, qu’il rencontrait le 17 décembre à Erevan. « La réaction de l’UE est illogique et je l’ai fait savoir à M. Semneby », a poursuivi M. Ghoukassian, en soulignant que la communauté internationale avait la responsabilité d’encourager le processus démocratique au Karabagh. Le président du Haut Karabagh a estimé que la réaction négative de différentes organisations internationales au référendum du 10 décembre compromettait le processus de paix et encourageait la méfiance, le peuple du Karabagh étant en droit de critiquer une telle réaction. « Le règlement du conflit dépend de la volonté du peuple et la communauté internationale devrait avoir une idée précise de la position du peuple du Haut Karabagh », a conclu M. Ghoukassian. S’exprimant devant les journalistes après cette rencontre, M. Semneby a tenu à nuancer les critiques du président du Karabagh et à justifier la position de l’UE, en soulignant qu’il ne fallait pas tenir la réaction des organisations internationales au référendum constitutionnel du Haut Karabagh pour une réaction négative au processus de démocratisation dans le territoire. « Nous reconnaissons qu’il y a un haut niveau de culture démocratique dans le Haut Karabagh et cela est positif » a déclaré M. Semneby, en ajoutant toutefois que « le référendum renfermait des dispositions avec lesquelles on ne peut être d’accord, dans la mesure où elles reposent sur des points qui doivent être définis durant les négociations, comme la question du statut du Haut Karabagh ». Il a néanmoins déclaré que « le principe du droit des peuples à l’autodétermination » était l’un des principes fondamentaux sur lesquels reposait le règlement du conflit du Haut Karabagh et d’autres conflits de ce genre, non sans souligner que ce n’était pas le seul principe, en rappelant les autres principes contenus dans l’Acte final d’Helsinki, tel celui de l’intégrité territoriale des Etats.
Le président du Karabagh dénonce l’ « illogisme » de certaines réactions au référendum
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