Arayik Harutiunian, le président du Haut-Karabagh, a exprimé l’espoir que les forces de maintien de la paix russes restent stationnées au Karabagh indéfiniment.
La Russie a déployé les quelque 2 000 casques bleus le long de l’actuelle « ligne de contact » du Karabakh et d’une route reliant l’enclave à l’Arménie à la suite de la guerre arméno-azerbaïdjanaise de 2020. Selon les termes d’un accord de cessez-le-feu négocié par Moscou, ils devraient y rester pendant au moins cinq ans. L’accord prévoit que l’opération de maintien de la paix peut être prolongée à plusieurs reprises de cinq années supplémentaires si l’Arménie et l’Azerbaïdjan ne s’y opposent pas.
« Nous espérons qu’il sera possible de renforcer l’efficacité de la mission de maintien de la paix russe et d’assurer sa présence indéfiniement dans le Karabakh en tant que garantie de sécurité la plus importante pour notre peuple, même si ce n’est pas une garantie à part entière », a déclaré M. Harutiunian dans un discours vidéo diffusé tard lundi.
Cette garantie a montré « quelques fissures » ces derniers temps, a-t-il déclaré, faisant clairement référence aux opérations militaires azerbaïdjanaises menées dans et autour du Karabakh au début de cette année. Il a affirmé que Bakou profitait de l' »agitation » de la Russie dans le conflit en Ukraine.
Le discours de M. Harutiunian faisait suite aux combats meurtriers de la semaine dernière à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, qui ont marqué la pire escalade du conflit du Karabakh depuis la guerre de 2020.
« Nous devons admettre franchement que l’État arménien est maintenant au bord d’une nouvelle guerre désastreuse, dont les conséquences pourraient être non moins graves que celles de la guerre [de 44 jours] », a averti le dirigeant du Karabakh.
M. Harutiunian a participé à une session d’urgence du Conseil de sécurité arménien qui s’est tenue le 15 septembre, le lendemain de l’arrêt des affrontements frontaliers par un nouveau cessez-le-feu. Il a fait part des préoccupations des Arméniens du Karabakh concernant les propos tenus par le Premier ministre Nikol Pachinian le 14 septembre, qui ont suscité des manifestations de colère à Erevan.
M. Pachinian s’est dit prêt à signer un traité de paix impopulaire avec l’Azerbaïdjan « à la suite duquel de nombreuses personnes vont nous critiquer, nous maudire et nous déclarer traîtres ». Cela a alimenté les rumeurs selon lesquelles le gouvernement arménien est prêt à reconnaître la souveraineté azerbaïdjanaise sur le Karabakh.
Lundi, M. Harutiunian a de nouveau déclaré que les dirigeants arméniens lui ont assuré qu’ils ne signeraient aucun accord relatif au Karabakh avec l’Azerbaïdjan « sans en discuter avec nous et sans tenir compte de l’opinion du peuple du Karabagh.
Reprinted with permission from RFE/RL Copyright(c)2007 Radio Free Europe / Radio Liberty, Inc.1201 Connecticut Ave, t N.W. Washington DC 200
