Le président du Kosovo rencontre le président arménien en marge du sommet de la francophonie

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En dépit des réticences manifestes de l’Arménie à reconnaître l’indépendance de son Etat, arrachée à la Serbie au prix d’une guerre meurtrière en 1999 et avec le soutien de plusieurs pays européens et occidentaux, le président kosovar Hashim Thaci a rencontré le président arménien Armen Sarkissian le vendredi 12 octobre à Erevan, en marge du sommet de la Francophonie dont l’Albanie, sinon le Kosovo, est pleinement membre. H.Thaci figurait au nombre des dirigeants de pays membres de l’organisation de la francophonie, presents dans la capitale arménienne pour y assister au sommet de deux jours de l’organisation présidée pour deux ans par l’Arménie. H. Thaci, dont c’était la première visite en Arménie, s’est dit satisfait da sa rencontre avec le président Sarkissian. “J’ai exprimé notre souhait de développer nos relations dans les sphères d’influence multilatérales, culturelles et économiques”, a écrit le président kosovar sur son compte Twitter à l’issue de la rencontre. Dans un autre communiqué, le service de presse de H.Thaci a précisé qu’il était convenu de poursuivre le dialogue avec le président arménien.

Le service de presse du président Sarkissian a indiqué pour sa part que les deux dirigeants avaient discuté des “défis auxquels le monde fait face et des moyens de les relever”. Dans ce communiqué, le président Thaci est désigné comme “le leader d’un pays qui a reçu le statut de membre associé de l’Organisation internationale de la Francophonie”. La Serbie a dû renoncer à sa souveraineté sur le Kosovo en 1999 au terme d’une campagne de bombardements de l’Otan visant à mettre un terme aux opérations de netoyage ethnique des milices serbes dans la province albanophone. Le Kosovo a proclamé son indépendance en 2008, qui est reconnue à ce jour par une centaine d’Etats, mais au sein même de l’Union européenne, qui a pourtant encouragé cette indépendance, plusieurs Etats refusent encore de la reconnaître, dont l’Espagne, pour des motifs liés au sujet sensible de l’intégrité territoriale.

L’Arménie de son côté, est partagée concernant l’indépendance du Kosovo, qu’elle serait encline à reconnaître, alors même qu’elle soutient l’autodétermination du Haut Karabagh ; mais dans le même temps, elle ne peut franchir ce pas, en raison de la traditionnelle amitié avec la Serbie, forgée dans une histoire commune de lutte contre l’occupant ottoman, et surtout en raison de ses liens avec la Russie, qui est résolument hostile à l’indépendance du Kosovo et soutient indéfectiblement Belgrade, qui vient de rompre les discussions avec les autorités de Pristina concernant un échange de territoires entre la Serbie et le Kosovo. Interrompues en raison de l’intransigeance des deux parties, ces discussions, qui visaient à échanger des territoires albanophones encore en Serbie contre des territoires serbophones du Kosovo, auraient pu déboucher à terme sur une reconnaissance du Kosovo par Belgrade, qui entend développer ses relations avec l’Europe.

Faute d’une intégration européenne qui se fait attendre, la Serbie reste donc dans l’orbite de la Russie de Poutine, qui a laissé entendre à plus d’une reprise qu’il n’aurait jamais permis, quant à lui, la campagne de bombardements de l’Otan survenue un an avant son accession au Kremlin, en 2000. A ce jour, la Russie continue à soutenir la souveraineté de la Serbie sur le Kosovo. Malgré ses liens étroits avec la Russie, l’Arménie avait toutefois salué la décision de juillet 2010 de la Cour internationale de justice (CIJ) qui affirmait la légalité de la sécession du Kosovo de la Serbie. En rencontrant son homologue kosovar à New York en septembre 2010, le ministre arménien des affaires étrangères de l’époque Edward Nalbandian avait indiqué que le tribunal onusien avait ainsi apporté son soutien au principe du droit des peuples à l’auto-détermination.

Un principe que les autorités arméniennes mettent en avant en vue de régler le conflit du Karabagh. Elles espèrent que la décision de la CIJ créera un précédent dans la perspective d’une reconnaissance internationale de la sécession du Karabagh de l’Azerbaïdjan. Par ailleurs, quelque 35 soldats arméniens ont servi dans le Kosovo dans le cadre de la force de paix multinationale de l’Otan. Le successeur de E.Nalbandian, Zohrab Mnatsakanian, a rencontré pour sa part le même 12 octobre son homologue serbe Ivica Dacic, qui représentait la Serbie au sommet de la Francophonie. Selon le ministère arménien des affaires étrangères, les deux diplomates ont discuté des moyens de développer l’“interaction arméno-serbe dans le cadre des instances internationales” et ont abordé un “certain nombre de questions régionales urgentes”.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

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