Le président russe Dmitri Medvedev effectuera une visite officielle en Azerbaïdjan le 3 juillet prochain, alimentant l’espoir à Bakou que les relations souvent conflictuelles entre la Russie et l’Azerbaïdjan s’engageront sur la voie d’une normalisation, accessoirement au détriment des relations entre Moscou et Erevan. Novruz Mammadov, le directeur du Département des relations internationales de la présidence azerbaïdjanaise, a d’ailleurs annoncé la couleur, en soulignant que son pays n’attendait qu’une seule chose de la Russie : son soutien dans le règlement en sa faveur du conflit du Haut Karabagh. « Nous pensons que si la Russie exprime sa volonté concernant le règlement du conflit du Karabagh, cela sera juste et honnête » a indiqué le diplomate azéri, en poursuivant : « La position de la Russie sur le règlement du conflit revêt une importance majeure car si la Russie affichait une position plus juste et plus pragmatique à ce sujet, le conflit du Haut Karabagh pourrait être réglé rapidement ». Il a conclu sur la priorité de la diplomatie azérie qui consistait à entretenir des liens étroits de coopération avec les pays voisins, dont la Russie, avec laquelle Bakou juge très important d’entretenir de bonnes relations.
Répondant à l’invitation de son homologue azéri Ilham Aliev, qui va briguer un deuxième mandat le 15 octobre prochain, le président Medvedev va faire l’objet, pendant les deux jours de sa visite, de toutes les sollicitations des responsables azéris, conscients des atouts, singulièrement énergétiques, dont ils disposent et qu’ils peuvent faire valoir auprès de la Russie pour tenter d’inverser en leur faveur les axes stratégiques au sud du Caucase. Candidat déclaré à l’Otan, où son allié turc peut faire office de parrain, l’Azerbaïdjan semble vouloir renoncer à la confrontation avec la Russie afin d’obtenir le soutien de celle-ci pour le règlement du conflit du Haut Karabagh. D’autant que les manquements à la démocratie de l’Azerbaïdjan de M. Aliev, qui ne devraient d’ailleurs pas manquer de se confirmer lors des prochaines présidentielles, contrarient les ambitions atlantistes des responsables azéris, régulièrement critiqués par les Occidentaux, qui cherchent toutefois à ménager un pays d’une importance stratégique considérable, tant pour sa situation entre Iran et Russie que pour ses ressources énergétiques qui sont en mesure de briser le monopole russe sur l’approvisionnement de l’Occident en pétrole et gaz naturel.
En jouant la double carte de l’Occident et de la Russie, l’Azerbaïdjan entend damer le pion à l’Arménie, qui se flatte depuis une décennie, de pratiquer une diplomatie équilibrée, fondée sur l’équidistance proclamée de ses relations entre la Russie et l’Occident. Mais l’Arménie a moins d’atouts dans son jeu, son « partenaire stratégique » russe, qui contrôle désormais une grande partie de son économie, étant en mesure de lui imposer sa volonté. Reste à savoir si la visite du président Medvedev à Bakou pourra être utilisée par les autorités azéries pour enfoncer un coin entre la Russie et l’Arménie. Déjà, les efforts de la diplomatie azérie ont été payés de retour, la Russie, longtemps accusée par Bakou de soutenir les Arméniens dans le conflit du Haut Karabagh, se montrant nettement plus réservée, concernant le territoire disputé entre Arméniens et Azéris, que sur le sort des régions séparatistes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud, en Géorgie, dont elle soutient presque ouvertement la sédition. Il est vrai que la candidature de la Géorgie à l’Otan est envisagée bien plus sérieusement à Bruxelles, au siège de l’Alliance atlantique, que celle de la Géorgie, qui l’a d’ailleurs payée de lourdes sanctions imposées par Moscou. Mais à son tour, l’Azerbaïdjan devra choisir entre la Russie et l’Otan, une perspective qui restreint considérablement la marge de manuvre des responsables azéris dans leur entreprise de séduction en direction du Kremlin…
Le président russe attendu à Bakou
Se Propager
La rédaction vous conseille
A lire aussi
Sous la Présidence d’Honneur de M. Nicolas DARAGON, Maire de Valence, Président de l’Agglomération, Vice-Président de La Région, L’UGAB Valence-Agglomération
- by Jean Eckian
Le ministère des Affaires étrangères de l’Azerbaïdjan a de nouveau accusé l’Arménie de ne pas avoir fourni de cartes des
- by Krikor Amirzayan
Lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale de la semaine prochaine, l’opposition parlementaire, les factions « Hayastan » (Arménie)»
- by Krikor Amirzayan