Le président Sarkissian n’envisage pas de dialogue avec LTP

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Le président arménien Serge Sarkissian a écarté lundi 21 juillet l’éventualité d’entamer un dialogue avec l’opposition conduite par son adversaire aux présidentielles du 19 février Levon Ter Petrossian, estimant par ailleurs que son gouvernement de coalition incarnait une ouverture politique suffisante pour relever avec succès les défis auxquels fait face l’Arménie. S. Sarkissian a aussi tenu à répondre aux critiques concernant sa politique d’ouverture vers la Turquie, qui avaient été exprimées dernièrement par L. ter Pétrossian. Sous la pression des Etats-Unis, de l’Union européenne et d’autres instances internationales, le président Sarkissian avait donné l’impression de vouloir le dialogue avec L. ter Pétrossian et ses partisans, dans un contexte alourdi par les affrontements sanglants entre les forces de l’ordre et les manifestants de l’opposition qui avaient fait une dizaine de morts le 1er mars à Erevan, un bilan pour lequel les deux parties se rejettent la responsabilité, en attente des conclusions d’une commission d’enquête parlementaire voulue par la communauté internationale mais considérée comme une émanation du pouvoir par l’opposition. Le premier ministre Tigrane Sarkissian avait laissé entendre au début du mois que l’offre de dialogue « tenait toujours ». Mais lors de sa première conférence de presse depuis son investiture le 9 avril, le président Sarkissian a fait une mise au point sur la nature de ce dialogue, qu’il conçoit comme un « dialogue avec le peuple », plutôt qu’un dialogue « entre le président de la République et quelque autre personnalité ». « Comment dialoguer avec des gens dont la seule préoccupation est la tenue de nouvelles élections, et la date de telles élections ? » s’est interrogé le chef de l’Etat qui a ajouté : « Je suis déjà fatigué des élections. Nous avons eu plus d’une élection sur une courte période, et je pense que les prochaines élections ne devront pas avoir lieu avant quatre ans ». Ter Pétrossian et ses alliés du Mouvement populaire, refusent toujours de reconnaître la légitimité de S. Sarkissian, mais ils se sont par ailleurs dits prêts à) négocier avec le pouvoir si celui-ci libérait les dizaines d’opposants arrêtés avant et après les événements du 1er mars. S. Sarkissian a répondu en indiquant qu’il n’avait pas autorité pour libérer des individus que l’opposition et des associations de défense des droits de l’homme considèrent comme des prisonniers politiques. « Je n’ai pas l’habitude de telles pratiques, car si je me permettais de faire libérer des dizaines de détenus par un seul coup de téléphone, cela signifierait aussi que je peux envoyer en prison des dizaines d’autres personnes de la même manière » a précisé le président arménien, qui s’en remet donc à l’autorité judiciaire dont l’indépendance ne saurait selon lui être mise en doute. L’argument a été accueilli avec dérision par un proche de Ter Pétrossian, selon lequel le chef de l’Etat contrôle étroitement l’appareil judiciaire et la police. Levon Zourabian a fait remarquer que les services concernés pouvaient envoyer des gens en prisons sur un simple appel mais qu’ils se trouvaient nettement plus démunis lorsqu’il s’agissait de les libérer. Pour M. Zourabian, les propos du président confirment le fait que les autorités n’ont jamais voulu vraiment négocier avec l’opposition, mettant les déclarations présidentielles sur le compte de la démagogie. Les partisans de Ter Pétrossian ont donné jusqu’au 1er août aux autorités pour qu’elles libèrent tous les prisonniers politiques et répondent à leurs demandent, menaçant sinon de reprendre le chemin de la rue pour des manifestations quotidiennes. Une menace que ne prend pas au sérieux le président Sarkissian, qui s’appuie sur sa coalition gouvernementale, dont le pivot, son Parti républicain, détient une écrasante majorité à l’Assemblée qui lui permet de relever le défi de l’opposition. Le président Sarkissian a par ailleurs refusé de commenter les critiques de son prédécesseur et mentor Robert Kotcharian concernant le rapprochement esquissé avec Ankara. Il a indiqué qu’il respectait la déclaration pourtant peu aimable de R. Kotcharian concernant l’invitation adressée au président Gül, et qu’il ne prenait pas cela pour une critique. Réfutant les accusations de l’opposition qui le désignent comme une « marionnette » de R. Kotcharian, il a ajouté qu’il avait des positions parfois divergentes de celles de son prédécesseur et cela avant déjà son élection, quand il était ministre, mais qu’il avait préféré ne pas en faire état publiquement. Soulignant l’importance d’une normalisation des relations avec la Turquie, le président Sarkissian a confirmé l’information publiée dans le quotidien turc Hurriyet le 18 juillet selon laquelle des diplomates des deux pays s’étaient rencontrés au début du mois en Suisse pour des discussions secrètes. Ces négociations, qui n’auraient « rien de sensationnel » selon lui, se seraient déroulées à Genève, et non à Berne, comme l’indiquait le quotidien turc.

raffi
Author: raffi

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