Le chef du comité d’enquête arménien, Argishti Kyaramian, n’a pas été inculpé dans le cadre d’une enquête criminelle portant sur des allégations selon lesquelles il aurait torturé et menacé de mort un homme arrêté en juin.
Tigran Arakelian, un ancien militant politique, a été accusé d’avoir fait chanter des représentants de l’État pour leur extorquer de l’argent et assigné à résidence quelques jours plus tard. Dans un message vidéo publié sur les médias sociaux le 22 juin, Arakelian a affirmé que M. Kyaramian et le chef de la division d’Erevan du comité d’enquête, Azat Gevorgian, l’avaient battu dans le bureau de ce dernier.
« Ils m’ont aspergé d’eau et ont commencé à brûler plusieurs parties de mon corps avec un pistolet à impulsion électrique », a-t-il affirmé.
Par l’intermédiaire d’un porte-parole, M. Kyaramian a rejeté ces allégations « sans fondement » avant que les procureurs n’ordonnent à un autre organisme chargé de l’application de la loi, le service de sécurité nationale (NSS), d’enquêter sur ces allégations.
Le bureau du procureur général a déclaré mercredi au service arménien de RFE/RL que personne n’avait encore été inculpé dans le cadre de cette enquête. Il n’a pas fait d’autres commentaires.
Le NSS a interrogé Arakelian en tant que « victime ». Mais il a refusé de préciser si Kyaramian ou Gevorgian avaient également été interrogés.
Kyaramian, 32 ans, est largement considéré comme l’un des lieutenants de confiance du Premier ministre Nikol Pachinian, ayant occupé cinq postes de haut niveau au sein de l’appareil de sécurité et du gouvernement arméniens depuis 2018.
Dans d’autres diffusions sur Facebook, Arakelian a allégué que Kyaramian avait essayé de le forcer à témoigner que le directeur du NSS, Armen Abazian, et le procureur général, Anna Vardapetian, lui avaient donné des informations discréditantes sur de hauts responsables du gouvernement, qu’il avait ensuite transmises à un blogueur vidéo arménien basé aux États-Unis.
Le blogueur, Vartan Ghukasian, est un ancien officier de police surnommé Dog. Ces dernières années, il a attiré un large public avec ses commentaires percutants et ses opinions sur les événements qui se déroulent en Arménie. M. Ghukasian est connu pour avoir régulièrement recours à des grossièretés pour attaquer les dirigeants arméniens actuels et leurs adversaires politiques dans les vidéos qu’il publie sur YouTube.
Le comité d’enquête a inculpé M. Ghukasian d’extorsion, d’appel à la violence et d’outrage au tribunal, avant qu’un tribunal d’Erevan n’émette en mai un mandat d’arrêt international à son encontre. L’ancien policier nie ces accusations.
Un groupe d’amis de M. Ghukasian et de personnes partageant les mêmes idées en Arménie font l’objet des mêmes accusations. Au moins l’un d’entre eux est détenu.
Arakelian était un membre bien connu du parti du Congrès national arménien (HAK) de l’ancien président Levon Ter-Petrosian. Il a déjà été arrêté en 2015, puis condamné pour avoir fait chanter deux parlementaires arméniens.
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