Le projet de Washington d’installer un radar dans le Caucase inquiète l’Arménie

Se Propager

La proposition américaine d’installer dans le Caucase un radar de son bouclier antimissile n’est pas sans inquiéter l’Arménie. Le projet de l’agence américaine de défense antimissile ne précise pas vers quel pays caucasien se porterait son choix. Ni quand. Mais ce ne sera sûrement pas dans ce petit pays enclavé, voisin de l’Iran et de la Géorgie et également frontalier de l’Azerbaïdjan et de la Turquie, avec lesquels Erevan n’entretient plus de relations diplomatiques.

Autant dire qu' »il n’est pas dans notre intérêt de créer de nouvelles lignes de divisions dans une région instable », explique au Monde Serge Sarkissian, ministre de la défense de l’Arménie, lors d’une visite à Paris, mardi 13 et mercredi 14 mars. « Nous n’avons d’ailleurs pas reçu de proposition américaine », ajoute le ministre.

Si cette ancienne république soviétique entend pourtant préserver ses relations avec Washington, on y est surtout très sensible à ne pas froisser l’allié – et fournisseur énergétique – russe. Et Moscou a très tôt fait savoir sa ferme opposition au projet américain d’agrandissement de son bouclier avec l’installation d’éléments de défense en République tchèque et en Pologne.

Sceptique sur l’avenir de la proposition américaine pour le Caucase, le ministre arménien explique toutefois que « le niveau de compréhension et de consultation » entre les deux puissances sera déterminant. Et, dans ce jeu, l’Arménie sait qu’elle ne pèse pas lourd, même si M. Sarkissian défend une « politique d’équilibre » faite de « collaboration avec l’OTAN tout en approfondissant (les) relations avec la Russie ».

EQUILIBRISME DIPLOMATIQUE

Un autre élément complique le numéro d’équilibrisme diplomatique arménien : les relations privilégiées qu’Erevan entretient depuis longtemps avec Téhéran. Or le bouclier antimissile servirait à protéger les Etats-Unis contre une attaque de missiles balistiques de longue portée tirés par ce que Washington définit comme des « Etats-voyous », parmi lesquels figure en bonne place l’Iran, partenaire économique essentiel pour une Arménie dénuée de ressources énergétiques.

Poussée à son paroxysme, la politique américaine d’endiguement de l’Iran pourrait avoir des conséquences dramatiques pour l’Arménie. Mais on en est encore loin. La construction du gazoduc irano-arménien, dont la première section devrait être inaugurée prochainement, n’est d’ailleurs pas remise en question. En revanche, la finalisation des travaux de ce projet, censé abaisser le degré de dépendance énergétique de l’Arménie vis-à-vis de la Russie, se fera « probablement avec des capitaux russes », reconnaît M. Sarkissian, également coprésident de la commission gouvernementale arméno-russe.

Christophe Châtelot

Article paru dans l’édition du 18.03.07

LE MONDE

raffi
Author: raffi

La rédaction vous conseille

A lire aussi

Sous la Présidence d’Honneur de M. Nicolas DARAGON, Maire de Valence, Président de l’Agglomération, Vice-Président de La Région, L’UGAB Valence-Agglomération

Le ministère des Affaires étrangères de l’Azerbaïdjan a de nouveau accusé l’Arménie de ne pas avoir fourni de cartes des

Lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale de la semaine prochaine, l’opposition parlementaire, les factions « Hayastan » (Arménie)»

a découvrir

Se connecter

S’inscrire

Réinitialiser le mot de passe

Veuillez saisir votre identifiant ou votre adresse e-mail. Un lien permettant de créer un nouveau mot de passe vous sera envoyé par e-mail.

Retour en haut