Le représentant spécial de l’Union européenne pour le Caucase, Toivo Klaar, ferait bien de s’inspirer du texte et de l’esprit du texte voté le 15 mars par le Parlement européen. Au lieu de cela, il continue à faire unilatéralement pression sur Stepanakert. Il a ainsi appelé mercredi l’Artsakh à mener des négociations directes avec Bakou. « Il ne peut y avoir d’autre alternative que des contacts directs entre Bakou et les représentants de la population arménienne du Karabakh », a déclaré M. Klaar à l’agence News.am.
M. Klaar a qualifié les récentes discussions entre les représentants de l’Azerbaïdjan et de l’Artsakh de « bon pas » et s’est félicité des discussions, dont la plus récente a eu lieu le 1er mars, l’Azerbaïdjan insistant pour discuter de l’intégration de l’Artsakh au sein de l’Azerbaïdjan, un point rejeté par les représentants de l’Artsakh. News.am rapporte que M. Klaar a insisté sur le fait que le dialogue doit viser à inspirer et à renforcer la confiance et non à semer de nouvelles divisions. « Nous appelons toutes les parties intéressées à s’abstenir de toute rhétorique négative et à se concentrer sur la recherche d’un règlement par le biais de concessions mutuelles, qui répondent aux préoccupations légitimes de toutes les parties », a déclaré M. Klaar à News.am. Il a également exprimé son inquiétude quant aux récentes violations du cessez-le-feu et a appelé à l’ouverture complète du corridor de Lachin.
En début de semaine, le ministère des affaires étrangères de l’Artsakh a critiqué M. Klaar pour les déclarations non constructives qu’il a faites à Bakou, à la fois à des fonctionnaires azerbaïdjanais et lors d’une interview avec l’agence de presse APA. À Bakou, Klaar a semblé se faire l’écho de l’insistance de Bakou à installer des points de contrôle le long du corridor de Latchine, affirmant que la transparence contribuerait à un règlement plus bénéfique. Non seulement les représentants de l’Artsakh et de l’Arménie se sont opposés à ces points de contrôle, mais le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, a également déclaré aux représentants de l’Azerbaïdjan que ce mécanisme allait à l’encontre des dispositions de l’accord du 9 novembre 2020.
L’envoyé de l’UE a également fait ses propres interprétations de l’accord, affirmant que l’insistance de l’Azerbaïdjan à se frayer un chemin à travers l’Arménie vers le Nakhitchevan était incluse dans le langage de la déclaration, ce qui n’est pas le cas.
Des positions résolument pro-Bakou qui n’empêchent pas Klaar et son équipe de donner des leçons d’objectivité. On croit rêver.
