L’Ouzbékistan ne devrait pas donner la possibilité à d’autres pays que la Russie d’exploiter ses gisements de gaz, a estimé jeudi le premier vice-Premier ministre russe, Sergueï Ivanov, à Khaouzak en Ouzbékistan, à l’occasion de l’inauguration d’un vaste champ gazier.
« Ce projet unique est exploité en utilisant les meilleures normes techniques et écologiques et les compagnies russes comme Loukoïl respectent les critères environnementaux, à la différence des sociétés étrangères travaillant en Russie », a déclaré M. Ivanov.
« Pourquoi donner la possibilité à d’autres sociétés que les Russes de gagner de l’argent? », a-t-il ajouté.
Des sociétés énergétiques occidentales se sont vu reprocher de graves atteintes aux normes écologiques russes: la major anglo-néerlandaise Royal Dutch Shell et les sociétés japonaises de négoce Mitsui et Mitsubishi ont ainsi dû céder l’an dernier au groupe public Gazprom une part majoritaire dans le projet Sakhaline 2.
M. Ivanov inaugurait jeudi en compagnie du patron de Loukoïl, Vagit Alekperov, la mise en exploitation de quatre gisements de gaz par une coentreprise contrôlée à 90% par la société russe et à 10% par l’Etat ouzbek.
Selon les termes d’un accord signé en 2004 et valable 35 ans, plus de 200 milliards de m3 de gaz doivent être extraits de trois gisements situés dans la région de Boukhara (sud) et d’un autre dans le nord du pays.
Cet accord de partage de production est le premier à atteindre le stade de la mise en exploitation en Ouzbékistan, un pays encore largement fermé aux investisseurs étrangers malgré d’importantes réserves de gaz et une infrastructure datant de la période soviétique.
« Pour la première fois, aujourd’hui notre société exploite de manière autonome un gisement de gaz en tant qu’opérateur, alors que jusqu’à maintenant Loukoïl était considéré comme un compagnie pétrolière », s’est félicité M. Alekperov.
Au total, l’entreprise russe compte investir quelque trois milliards de dollars dans ce projet pour atteindre un pic de production annuel de 11 milliards de m3 de gaz en 2012 ou 2013.
L’Ouzbékistan, une ex-république soviétique d’Asie centrale, a produit quelque 60 milliards de m3 de gaz en 2006, dont douze milliards ont été exportés.