Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a affirmé jeudi que le séisme dévastateur qui a frappé la Turquie le 6 février « pourrait être une occasion » de redéfinir les relations jusqu’ici orageuses entre Athènes et Ankara.
« Ce tremblement de terre, par les destructions incommensurables qu’il a causées, pourrait être une occasion de redéfinir les relations entre la Grèce et la Turquie », a assuré le chef du gouvernement dans un entretien à la chaîne de télévision publique ERT.
« Sous certaines conditions », cette catastrophe qui a fait au moins 40.000 morts en Turquie et en Syrie voisine pourrait mener à « une redéfinition des relations entre la Turquie et l’Occident dans son ensemble », a-t-il ajouté, affichant néanmoins de la prudence.
« Cela dépend des dirigeants turcs. Je ne crois pas que les pays changent leur politique comme ça », a-t-il poursuivi. « Je crois qu’un climat d’identification psychologique a été créé entre les deux peuples, ce qui est important », a-t-il poursuivi en référence à l’important élan de solidarité qui a saisi les Grecs envers les victimes du séisme.
Kyriakos Mitsotakis a rappelé que la Grèce avait été l’un des tout premiers pays européens à dépêcher des équipes de sauveteurs dans les régions touchées par le séisme de magnitude 7,8.
Le chef de la diplomatie grecque Nikos Dendias a également effectué dimanche une visite remarquée dans les zones sinistrées en compagnie de son homologue turc Mevlut Cavusoglu, après des mois de brouille et de tensions entre les deux voisins, rivaux historiques mais partenaires au sein de l’Otan.
Athènes a d’ailleurs assuré vouloir jouer « un rôle actif » pour aider la Turquie à rebâtir les régions ravagées par cette catastrophe naturelle.
« Nous voulons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider le peuple turc et la Turquie à se relever et à se remettre sur pied. C’est aussi dans notre intérêt national », a souligné le chef du gouvernement conservateur.
Les Nations unies ont lancé un appel à l’aide internationale afin de
récolter un milliard de dollars pour la Turquie.
Turquie et Grèce se querellent régulièrement sur le dossier migratoire, le tracé des frontières maritimes et sur les gisements d’hydrocarbures en Méditerranée orientale.
Athènes, 16 fév 2023 (AFP) –