Les autorités judiciaires espagnoles ont ordonné l’arrestation de 28 joueurs de tennis professionnels dans le cadre d’une enquête pour corruption qui les relierait à ce que l’on appelle en Espagne la « mafia arménienne », autrement dit un réseau criminel animé par des ressortissants arméniens sévissant dans la péninsule ibérique. A l’origine de cette information, Europol a précisé que les tennismen figuraient au nombre des 83 personnes détenues par la police espagnole, la Guardia Civil ; certains grands noms du tennis figurent sur cette liste, l’un d’entre eux ayant participé à un tournoi aussi prestigieux que l’U.S. Open en 201 8. “Les suspects ont soudoyé des joueurs professionnels pour truquer les matchs et ont utilisé les identités de milliers de citoyens pour parier sur des rencontres dont l’issue avait été préalablement décidée”, a indiqué la Guardia Civil dans un communiqué, ajoutant que 97 matchs de la Fédération internationale de tennis avaient été concernés par cette fraude. La Guardia Civil a précisé que les perquisitions dans les demeures de 11 suspects en Espagne avaient permis la confiscation de quelque 167 000 euros en devises, ainsi que des armes et une cinquantaine d’appareils électroniques , de cartes de crédit, de cinq voitures de luxe, et des documents relatifs à cette affaire. “Un groupe de ressortissants arméniens a utilisé un joueur professionnel qui a servi de lien avec les autres membres du réseau”, indique le communiqué de la police espagnole, en ajoutant que 42 comptes banquaires avaient été aussi gelés dans le cadre de cette enquête. La police espagnole n’a pour l’heure divulgué aucun nom. “Une fois que la commission était versée, les Arméniens assistaient aux matches concernés pour s’assurer, en jouant de leurs muscles, que le joueur respectait sa part du contrat. Ils donnaient alors leurs consignes et feu vert pour les paris, tant sur le plan national qu’international”, précise le communiqué de la police espagnole. L’enquête avait été lancée en 2017 quand un collectif international anti-corruption, « Tennis Integrity Unit », avait déposé plainte concernant des activités illégales et des rencontres truquées lors des tournois de tennis ITF Futures et Challenger.
