La définition du terrorisme en Turquie est beaucoup trop vague et peut provoquer des poursuites judiciaires contre des personnes qui n’ont pas de lien direct avec des actes terroristes, a affirmé jeudi 23 février à Ankara un envoyé de l’Onu.
Au terme d’une visite d’une semaine en Turquie, Martin Scheinin, le rapporteur spécial sur les droits de l’homme et la lutte contre le terrorisme, a critiqué au cours d’une conférence de presse une loi antiterroriste adoptée en 1991 contre une rébellion séparatiste kurde dans le sud-est du pays.
Cette loi est trop vague concernant les groupes terroristes locaux et remet en question son efficacité dans la lutte antiterroriste, a-t-il estimé ajoutant « elle définit le terrorisme en se fondant sur ses objectifs plutôt que de faire référence à des actes spécifiques ».
L’envoyé onusien, qui s’est également rendu à Diyarbakir, a estimé que « seul un petit nombre de poursuites étaient directement lié à de véritables actes terroristes ».
L’envoyé de l’Onu a en outre remarqué l’absence de « transparence et de clarté » en ce qui concerne les organisations dites terroristes.