Vardan Sargsyan, représentant du groupe de travail sur la gestion des crises humanitaires au Haut-Karabakh (Artsakh), a déclaré que les camions humanitaires se rendant au Haut-Karabakh resteront dans la zone frontalière de Kornidzor (Latchine) jusqu’à ce qu’une réponse soit reçue des casques bleus russes.
Dans une interview avec « Armenpress », Sargsyan a déclaré que les camions resteront dans la section actuelle jusqu’à ce qu’ils reçoivent une certaine réponse et décident des prochaines étapes. Ils ont déjà fait appel aux casques bleus pour organiser le transport de biens humanitaires vers l’Artsakh. « Nous avons contacté les représentants des forces russes de maintien de la paix afin d’organiser le transfert de biens humanitaires vers le Haut-Karabakh, pour le moment nous n’avons toujours pas de réponse claire. Nous attendons une réponse. En cas de développements supplémentaires, nous vous informerons davantage » dit-il.
La vice-ministre du Travail et des Affaires sociales d’Arménie, Anna Jamakochyan, dans une conversation avec « Armenpress », a mentionné qu’avec l’aide du groupe de travail dirigé par le vice-Premier ministre arménien, il était important et a décidé de transporter des aliments et des médicaments essentiels au Haut-Karabakh, compte tenu de la crise humanitaire qui a surgi.
« On sait que depuis le 12 décembre, le couloir de Lachin est bloqué et la circulation des denrées alimentaires et des biens de consommation courante est suspendue. Il est vrai que jusqu’au 15 juin 2023, certains petits lots arrivaient au Haut-Karabakh, mais après le 15 juin, le flux s’est complètement arrêté » a-t-elle affirmé.
Anna Jamkochyan a ajouté que le gouvernement arménien attache une grande importance à l’arrivée des produits alimentaires essentiels au Haut-Karabakh.
Le vice-ministre de la Santé d’Arménie, Armen Nazaryan, a souligné qu’il y avait une grande quantité de médicaments parmi la cargaison humanitaire transportée vers l’Artsakh, mais cela soutiendrait dans une certaine mesure l’état actuel du système de santé de l’Artsakh.
« Nous avons une situation très surchargée, voire catastrophique dans le système de santé au Haut-Karabakh, presque tous les types de médicaments sont au bord de l’épuisement, nous avons un grand nombre de patients gravement malades qui doivent être transférés dans les cliniques d’Erevan. Récemment, le transfert des patients a également été arrêté, cela s’est produit au cours des deux derniers jours, mais c’était très tard » a-t-il déclaré.
Selon A. Nazaryan, le volume de médicaments est d’environ 9 tonnes, il y a aussi une tonne de médicaments donnés par un organisme de santé privé, qui comprend environ 200 noms.
Selon lui, tout cela ne résoudra pas la situation au Haut-Karabakh, mais cela allégera quelque peu le fardeau, car le montant et les ressources nécessaires au système de santé du Haut-Karabakh sont bien plus importants que ce qui peut être envoyé aujourd’hui.
Ce matin, les 19 camions arméniens attendaient toujours le contact ou le feu vert des forces russes de paix pour traverser le passage du pont de Hakkari dans le corridor de Latchine.
Du côté de Bakou, Hikmet Hajiyev, l’assistant du président de l’Azerbaïdjan a affirmé qu’« à Bruxelles, l’Arménie et l’Azerbaïdjan ont convenu que les marchandises nécessaires pour le Haut-Karabakh seraient livrées par la route d’Aghdam, et l’Arménie, en envoyant des cargaisons humanitaires par le corridor de Latchine, viole l’accord. »
Edmon Marukyan, ambassadeur avec des missions spéciales d’Arménie, a démenti la déclaration de Hikmet Hajiyev. Dans une interview à la chaîne de Télévision publique d’Arménie, Edmon Marukyan a souligné que Hikmet Hajiyev mentait, il n’y avait pas un tel accord à Bruxelles.
De son côté par la voix de Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l’Union européenne a indiqué que l’Union européenne est profondément préoccupée par la grave situation humanitaire qui affecte la population locale du Haut-Karabakh. La circulation dans le corridor de Latchine est bloquée depuis plus de sept mois malgré les ordonnances de la Cour internationale de justice de le rouvrir.
Josep Borrell dit « Les médicaments et les produits de première nécessité manquent ou sont déjà épuisés, ce qui a des conséquences désastreuses pour la population locale. Les autorités azéries sont tenues de garantir la sécurité et la liberté de circulation dans le corridor de Latchine et d’empêcher une nouvelle escalade de la crise.
Nous avons également pris note de la volonté des autorités azéries de fournir des marchandises via la ville d’Aghdam. Cela ne doit pas être considéré comme une alternative à l’ouverture du corridor de Latchine ».
Dans un communiqué, l’UE « souligne également que les opérations du CICR dans la région ont été gravement affectées et demande leur reprise complète, y compris l’évacuation médicale et l’acheminement de l’aide humanitaire. L’UE souligne que l’accès humanitaire ne doit être politisé par aucune des parties.
L’Union européenne et, en particulier, le président du Conseil européen, Charles Michel, ont participé activement au soutien du processus de normalisation des relations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, ainsi qu’à la promotion du dialogue entre Bakou et Stepanakert. Cela exige également l’engagement sincère de toutes les parties au résultat et à l’avenir des négociations, sur la base d’intérêts communs et d’une confiance mutuelle ».
Krikor Amirzayan
Author: Krikor Amirzayan
Krikor Amirzayan est un caricaturiste et journaliste arménien. Ses œuvres – articles et caricatures – paraissent dans différents titres de la presse en Arménie et en diaspora. En France il est l'un des rédacteurs du site d'information www.armenews.com. Il est l'auteur de deux livres de caricatures L'Indépendance (Erevan, 1995) et Oh ! Arménie, Arménie ! (Erevan, 1999). Il vit à Valence (France). En 2002 l'Express l'a désigné parmi « Les 50 qui font bouger Valence » Krikor Amirzayan a réalisé de nombreuses expositions de ses caricatures. Krikor Amirzayan a été décoré de la Médaille d'or du ministère de la Diaspora de la République d'Arménie, médaille qui lui fut remise le 14 novembre 2014 à Bourg-lès-Valence par l'ambassadeur d'Arménie en France Viguén Tchitétchian1. En juillet 2017 il reçut le 1er Prix de la "Défense de la langue arménienne" à Erévan par le ministère arménien de la Diaspora
