Les Abkhazes revendiquent haut et fort leur indépendance

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Indifférents aux grincements de dents de Tbilissi, les Abkhazes, qui vivent depuis 13 ans hors de contrôle du pouvoir central géorgien, tiennent à leur « indépendance » et comptent bien continuer à vivre par leurs propres moyens.

Assis tranquillement autour d’une table à l’ombre d’un immeuble délabré, une demi-douzaine de quadragénaires, tous vétérans de la guerre qui a opposé au début des années 90 la Géorgie à sa république séparatiste, affirment « qu’ils vivent très bien sans les Géorgiens ».

« Quand on voit ce qu’ils nous ont fait, comment ils ont tué les nôtres, comment croyez-vous qu’on puisse vivre avec eux ? », clame Gena, employé dans un garage du Novyi Raion, un quartier résidentiel de la périphérie de Soukhoumi, la « capitale » de l’Abkhazie, qui porte encore les traces de la guerre.

Ce violent conflit a éclaté en juillet 1992, lorsque le Soviet suprême d’Abkhazie a déclaré l’indépendance de cette république autonome de Géorgie. Il a fait plus de 10.000 morts de part et d’autre, et poussé près de 250.000 Géorgiens à fuir la région vers le reste du pays.

La résolution du Parlement géorgien, qui a appelé au « retrait immédiat » des forces de paix russes d’Abkhazie, ne représente pour eux qu’un signe de plus que la Géorgie – dont le président Mikhaïl Saakachvili a fait de la réintégration des territoires « perdus » un leitmotiv – compte les « envahir » une nouvelle fois.

« Depuis 13 ans, nous savons que les Géorgiens se préparent à la guerre, mais tant qu’il y aura un Abkhaze en vie, ils ne réussiront pas à gagner par ce moyen-là « , affirme Solomon, le patron de Gena, qui se targue de posséder un « arsenal suffisant » à domicile.

Dans le Novyi Raion, de nombreuses tours sont inhabitées et encore défigurées par les trous d’obus, tandis que le centre de Soukhoumi se reconstruit lentement sur les bords de la mer Noire, affichant les traits d’une station balnéaire dans laquelle les touristes russes reviennent en nombre.

L’impression d’un renouveau économique, bien qu’encore timoré, va de pair avec le sentiment très fort d’avoir gagné la guerre et arraché l’indépendance dans la douleur, même si cela s’est fait avec l’aide de combattants du Caucase du Nord et de troupes russes.

Les Abkhazes entendent maintenir cet état de fait, et ne comprennent pas le peu de soutien de la communauté internationale, alors que la Russie leur apporte investissements économiques et soutien politique.

« Il y a 10 ans, on nous a dit qu’il fallait respecter les principes du droit international et de l’intégrité territoriale des Etats », relève Alkhaz Tkhagouchev, député au Parlement abkhaze et président de l’Association des invalides d’Abkhazie, qui compte beaucoup de vétérans de la guerre parmi ses membres.

« Et maintenant qu’on s’apprête à donner l’indépendance au Kosovo, on nous dit qu’il y existe un contexte historique spécial (dans cet autre territoire). Quelle logique y a-t-il là-dedans ? », questionne-t-il.

L’Abkhazie appelle d’ailleurs la Russie à soutenir l’indépendance de la province du Kosovo – rattachée à la Serbie mais à majorité albanaise – afin de créer un précédent pour les républiques séparatistes pro-russes de l’ex-URSS (Abkhazie, Ossétie du sud et Transdniestrie).

Mais au fond, la possibilité d’appliquer le « précédent » d’un Kosovo indépendant à l’Abkhazie, comme l’a évoqué le président russe Vladimir Poutine en janvier, ne change rien à l’opinion des Abkhazes.

« Plus rien ne nous lie à la Géorgie », affirme Solomon. « S’ils viennent avec des bouteilles, nous les accueillerons avec des bouteilles. S’ils viennent avec des armes, nous les accueillerons avec des armes », menace-t-il.

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Author: raffi

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