Les Arméniens de l’étranger pourront avoir la double citoyenneté

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Alice Atarian, née en Grèce, vit à Erevan depuis 15 ans. Elle n’a pas pu s’exprimer sur la réforme constitutionnelle proposée aux Arméniens. Mais depuis que le texte a été approuvé lors du referendum, la diaspora arménienne pourra enfin jouir de la double citoyenneté.

« C’est très frustrant, de vivre dans son pays si longtemps sans en être citoyen de plein droit », dit cette femme designer, la cinquantaine, qui avoue « avoir rêvé pendant toutes ces longues années d’obtenir la citoyenneté arménienne », sans perdre celle de son pays de naissance.

Une disposition de la Constitution arménienne en vigueur depuis 1995 le lui interdisait, alors qu’elle se sent « entièrement Arménienne » ayant passé dans le pays de ses ancêtres les années « les plus difficiles » après l’éclatement de l’URSS.

L’acquisition de la double citoyenneté deviendra possible pour les quelque neuf millions de personnes que compte actuellement, selon des experts, la diaspora arménienne dans le monde entier: les descendants de ceux qui ont fui le pays après le génocide turc en 1915, plus environ 1,5 million d’autres ayant quitté le pays pour échapper à la crise économique qui a éclaté en Arménie ex-soviétique. Soit près de quatre Arméniens sur cinq.

Ce sont ces Arméniens de l’étranger, dont beaucoup ont réussi dans leur pays d’accueil, qui jouent un rôle important dans l’économie nationale, soutenant financièrement nombre de programmes économiques en Arménie.

Sans oublier des centaines de milliers de familles arméniennes vivant dans leur pays natal presque uniquement avec l’argent envoyé par leurs parents étrangers plus fortunés.

Selon la Banque centrale d’Arménie, le montant des sommes transférées vers l’Arménie par des personnes privées aura atteint en 2005 plus d’un milliard de dollars.

« La double citoyenneté permettra de créer entre les Arméniens de la diaspora et leur patrie un lien qui ne soit pas seulement émotionnel ou spirituel, mais aussi un engagement » légal ou économique concret, estime Kiro Manoïan, membre du parti nationaliste Dachnaktsoutioun. Citoyen du Canada et du Liban, il vit en Arménie depuis six ans.

« Ceux qui décideront de s’installer en Arménie créeront de nouveaux emplois en fondant de nouvelles entreprises et en investissant dans l’économie nationale », assure-t-il.

Chaque année l’Arménie « perd des milliers de ses citoyens », ajoute-t-il rappelant que « rien qu’en l’espace des trois derniers mois 5.000 Arméniens de Moscou ont dû renoncer à la citoyenneté arménienne pour obtenir celle de la Russie ».

Par ailleurs, l’un des leaders du parti « Unité arménienne nationale » (centre), David Chakhnazarian, craint que la réforme n’encourage « quelque 2,5 millions d’Arméniens d’Arménie à prendre également la citoyenneté de la Russie », pays voisin plus prospère.

« La Russie pourra alors s’ingérer dans nos affaires intérieures et contrôler la situation politique en Arménie, arguant de vouloir défendre les droits de ses propres citoyens », avertit-il.

Soutenu par le Conseil de l’Europe, le projet de réforme constitutionnelle sur lequel les Arméniens se prononcent dimanche par référendum, est destiné officiellement à diminuer les pouvoirs du président au profit du Parlement, mais l’opposition dénonce un « simulacre de réforme ».

raffi
Author: raffi

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