les experts politiques azéris affirment qu´accepter la tenue d´un référendum serait équivalent à reconnaître l´indépendance du karabagh. l´affirmation, de sources arméniennes, d´un possible accord arméno-azéri d´ici quelques mois a provoqué des réactions majoritairement négatives dans la presse azérie. selon les experts azéris, cet accord, qui prévoit la tenue d´un référendum dans 10 à 15 ans sur le statut du karabagh, marquerait à coup sur la perte de l´enclave. ils expliquent qu´il ne fait aucun doute qu´après 15 ans, le karabagh se prononce soit pour l´indépendance, soit pour rejoindre l´arménie.
cependant, cette formule peut sembler séduisante pour l´administration d´aliev. elle permet en effet au président de rester au pouvoir encore deux ans avant de laisser le problème à son successeur. certains experts de bakou pensent que les médiateurs du groupe de minsk ont demandé à aliev de faire des concessions en échange de quoi ils fermeront les yeux lors des prochaines élections législatives. l´occident serait prêt à aider les autorités à rester au pouvoir. cependant, les experts estiment qu´un accord « perdant » entraînerait un tel mécontentement de la population que personne ne pourra sauver le régime.
aliev a également d´autres raisons de considérer sérieusement la possibilité d´accepter la tenue d´un référendum au karabagh. l´avancé économique en azerbaïdjan, le renforcement de l´armée et les changements démographique pourraient rendre la situation azerbaïdjanaise plus favorable dans 15 ans. l´azerbaïdjan pourra ainsi tenter de convaincre les habitants du karabagh qu´ils seront plus heureux et mieux protéger en devenant une partie du pays.
aliev aura cependant du mal à « acheter » le peuple du karabagh en lui promettant une vie prospère.
cependant, aliev compte peut être également sur un autre plan. en 10 ou 15 ans, il pourrait être possible de changer la composition démographique du karabagh. bakou souhaite construire une autoroute aghdam-stepanakert-lachin-goris-nakhichevan. en passant en plein c´ur du karabagh, cette route permettrait un retour plus facile des azéris dans les territoires qui bordent le karabagh.
de plus, en 1998, environ 30% de la population du karabagh était azérie. tous les descendants des réfugiés azéris voudront participer au référendum. parallèlement, des milliers d´arméniens, qui ont quitté le karabagh pour différentes raisons, ne seront pas inclus sur les listes électorales. si on considère que le taux de natalité dans les familles azéris est plus élévé que dans les familles arméniennes, l´équilibre entre le nombre d´arméniens et d´azerbaïdjanais pourrait évoluer de façon importante. aliev compte peut être sur ces facteurs pour prendre le risque d´accepter un référendum dans une dizaine d´années.
