Le Chypriote turc Mehmet Ali Talat a réclamé mardi à Bruxelles une levée « inconditionnelle » de l’isolement de la partie nord de l’île divisée qu’il dirige.
« Nous demandons à la présidence finlandaise de l’UE (…) une levée inconditionnelle de l’isolement des Chypriotes turcs », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse après plusieurs entretiens avec des responsables européens.
La présidence finlandaise a proposé récemment un plan principalement destiné à lever l’embargo commercial imposé à la partie nord de l’île après l’invasion turque de 1974, sans qu’on sache exactement quelles conditions devraient éventuellement l’accompagner.
La levée de l’embargo « est une action unilatérale » promise par l’Onu comme par l’UE après l’échec de la réunification de Chypre en 2004, a estimé M Talat.
Mais les mesures commerciales promises par l’UE n’ont jamais été adoptées, en raison de l’opposition de la partie sud de l’île, membre de l’UE depuis 2004.
« Les idées finlandaises sont liées en partie à une levée partielle de l’isolement chypriote turc en ouvrant la voie à des exportations du nord vers les Etats membres de l’UE », a expliqué M. Talat, qui a assuré qu’il allait examiner ces propositions. Mais ce plan ne prévoit la fin que d’une « petite partie » de l’isolement, a-t-il regretté.
« Le commerce direct n’est pas la fin de l’isolement des Chypriotes turcs », a souligné M. Talat, rappelant l’interdiction de vols directs de sa partie de l’île vers l’UE ou l’interdiction faite aux équipes de football de participer à des compétitions internationales.
En plus, le plan contient « des éléments dangereux, liés à un règlement global du conflit chypriote », a-t-il estimé. Il a ainsi laissé entendre qu’Helsinki réclamait à sa communauté des compensations en échange de la levée de l’embargo et que la République turque de Chypre du Nord n’aurait donc plus de monnaie d’échange dans de futures négociations globales sur la réunification de l’île.