Grand événement dans la campagne électorale des législatives françaises ! Voire même un tournant ? Turquie news et Radio MIT, deux officines négationnistes du génocide des Arméniens, ont fait connaitre lundi 4 juin leurs consignes de vote. Ainsi apprend-on à travers la diffusion de deux listes, celle de leurs favoris et celle des cibles « à faire battre », où vont les préférences de ces tristes entités. Et comme on aurait pu le subodorer, leur choix s’articule pour l’essentiel sur les antécédents des candidats à l’égard de la loi Boyer. Les bons « à faire élire » étant ceux qui pour la plupart ont saisi le Conseil constitutionnel pour obtenir son invalidation, les mauvais se confondant avec ceux qui soutiennent les revendications arméniennes. Ainsi, aussi incroyable que cela puisse paraître en France au début du XXIe siècle, ces structures, aveuglées par leur arménonophobie, ne se déterminent politiquement que par rapport à un critère : abattre tout ce qui pourrait faire obstacle à la propagation du déni sur le génocide de 1915. Selon elles, rien ne serait plus digne d’intérêt pour la communauté à laquelle elles prodiguent leurs bons conseils. La priorité des priorités, c’est de faire barrage à cette revendication légitime des fils et filles des victimes des martyrs qui luttent contre les outrages du négationnisme et demandent la protection de leurs ascendants.
Ainsi, selon une terrifiante fatalité, au devoir de mémoire des uns envers leurs parents massacrés, devrait automatiquement répondre la complicité des autres à l’égard de l’état criminel. Consternante dialectique.
Gageons que la communauté turque, dans sa diversité, rejettera massivement cette démarche qui vise à l’embrigader dans une logique antiarménienne et à bloquer toute évolution de sa pensée sur la question du génocide de 1915. Est-il bien nécessaire de souligner que ces directives de vote procèdent d’une approche de sinistre mémoire, qui va à l’encontre de tout esprit de reconnaissance, de justice et de réconciliation ? Ce qui est particulièrement lamentable dans une démocratie comme la France qui a reconnu le fait historique et qui, en dépit de la propagande de l’Etat turc sur le territoire, offre encore toute possibilité d’information sur la réalité des événements.
Par ailleurs, il est loin d’être avéré que les politiques, heureux élus ou tristes bannis de ces listes, dont la plupart n’ont sans doute rien demandé, se sentent honorés d’être ainsi classifier dans cet ordre par les tenants d’une idéologie qui a tant de sang sur les mains. Outre tout ce que ces consignes exhalent comme relents nauséabonds, elles risquent fort d’avoir in fine un effet contraire à celui recherché. Pour quelques voix de fanatiques glanées ici et là, combien vont-elles en faire perdre chez les vrais démocrates de toutes origines qui, convaincus qu’il n’y a pas de fumée sans feu, pourraient légitimement nourrir quelques préventions à l’égard de ceux qui se voient gratifier de tels soutiens ?
A tout hasard nous reprenons donc la publication de ces listes établies par ces Faurissons du génocide arménien qui entendent faire de sa négation le fondement identitaire de la communauté à laquelle ils s’adressent. Et nous invitons à les diffuser le plus largement possible. A bons votants, salut !
Ara Toranian
Candidats à battreLes favoris des négationnistes
