Personnalités démocrates appelées à jouer un rôle-clé au Congrès à partir de janvier:
CHAMBRE DES REPRESENTANTS
– La Californienne Nancy Pelosi, 66 ans: elle doit être élue jeudi présidente de la Chambre des représentants. Cette femme souriante et débordante d’énergie incarnait depuis quatre ans une opposition sans concession à la majorité républicaine.
Les présidences de commissions doivent être attribuées ultérieurement, mais les élus qui en étaient jusqu’à présent les numéros deux ont toutes les chances de les diriger:
– Commission des Relations internationales: Tom Lantos, 78 ans, un survivant de l’Holocauste né en Hongrie qui a voté pour la guerre en Irak. M. Lantos, considéré comme un « faucon », est un observateur critique de l’action de l’ONU. Il plaide pour une action résolue des Etats-Unis et de la communauté internationale pour mettre fin au « génocide » au Darfour.
– Commission des Forces armées: Ike Skelton, 74 ans, un modéré qui plaide inlassablement pour le bien-être des militaires et de leur famille. Il a voté pour la guerre en Irak, tout en ayant pressenti dès septembre 2002 que l’occupation du pays serait difficile. Il est devenu de plus en plus critique de la conduite de la guerre, plaidant pour un retrait en cas d’escalade de la violence.
– Commission du Renseignement: laissée à l’entière discrétion de Mme Pelosi. De sources parlementaires, c’est une des rares commissions pour lesquelles la numéro deux actuelle, Jane Harman, une Californienne modérée qui avait voté pour la guerre en Irak et a fortement plaidé pour l’interdiction de la torture, pourrait ne pas être promue. En concurrence avec Alcee Hastings, membre du groupe parlementaire noir, plus marqué à gauche et qui avait voté contre la guerre en Irak, et avec Silvestre Reyes, un modéré aussi contre la guerre.
– Commission des Affaires judiciaires: John Conyers, 77 ans, membre du groupe parlementaire noir, marqué à gauche, et qui s’était publiquement interrogé l’an dernier sur l’opportunité d’ouvrir une procédure de destitution (impeachment) contre Bush, une perspective exclue depuis par Mme Pelosi.
SENAT
– Harry Reid devrait être formellement élu mardi chef de la majorité du Sénat et à ce titre habilité à en fixer l’ordre du jour. M. Reid, 66 ans, au langage plus fleuri que diplomate, très pugnace en dépit de ses convictions plutôt conservatrices sur les grands sujets de société, a incarné une ligne d’opposition sans concession à la Maison Blanche.
– Commission des Affaires étrangères: Joseph Biden, 63 ans, qui a annoncé son intention de briguer la Maison Blanche en 2008. M. Biden, sénateur depuis 34 ans, avait voté pour la guerre en Irak en octobre 2002 après avoir longuement plaidé contre toute intervention américaine unilatérale. Il défend depuis plusieurs mois l’idée de diviser l’Irak en régions autonomes pour y ramener le calme, dans la perspective d’un retrait des troupes.
– Commission des Forces armées: Carl Levin, 72 ans. Très réticent à la construction d’un bouclier antimissile et à toutes dépenses d’équipement massives, Carl Levin avait voté contre la guerre en Irak. Il a accusé l’administration d’avoir délibérément exagéré les relations entre Saddam Hussein et la guerre en Irak. Il plaide désormais pour une amorce de retrait à court terme. Il est un fervent défenseur des Conventions de Genève et militant contre la torture.
– Commission du Renseignement: elle pourrait être présidée par John Rockefeller, 69 ans, aux relations de plus en plus hargneuses avec ses collègues républicains, accusés de maintenir une opacité délibérée sur les « manipulations » du renseignement avant la guerre en Irak. Arrière-petit-fils du magnat du pétrole John Rockefeller, il a voté pour la guerre en Irak en octobre 2002 mais déclaré en mars 2004 qu’il aurait voté contre s’il avait su la vérité sur la menace représentée par le régime de Saddam Hussein.
– Commission des Affaires judiciaires: elle devrait être présidée par Patrick Leahy, 66 ans, qui en octobre 2001 avait été la cible de courrier empoisonné au bacille du charbon (anthrax). M. Leahy est un sourcilleux défenseur des libertés individuelles, mais il avait voté en faveur de la nomination du conservateur John Roberts à la présidence de la Cour suprême l’an dernier.
