Les dirigeants d’Arménie et d’Azerbaïdjan vont se rencontrer dimanche à Bruxelles, a annoncé lundi l’Union européenne,
nouvelle étape des tentatives de réconciliation entre les deux pays du Caucase qui s’affrontent depuis une trentaine d’année pour le contrôle du Nagorny Karabakh.
Le président du Conseil européen Charles Michel va recevoir le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev pour « promouvoir la stabilité dans le Caucase du sud et la normalisation entre les deux pays », selon un communiqué.
Cette rencontre à Bruxelles intervient alors que selon les Etats-Unis des « progrès tangibles » ont été faits dans les intenses discussions menées pendant quatre jours début mai à Washington, et un accord de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan à propos de l’enclave disputée du Nagorny Karabakh serait désormais « en vue ».
Le ministre des affaires étrangères Ararat Mirzoyan et son homologue azerbaïdjanais Jeyhun Bayramov s’étaient rencontrés en dehors de Washington pendant quatre jours consécutifs la semaine dernière. Les discussions menées sous la médiation des États-Unis se sont concentrées sur un traité de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. « Nous sommes déterminés à continuer à aider nos amis à y parvenir », a déclaré M. Blinken.
Le Financial Times a cité l’un des fonctionnaires responsable des préparatifs qui a décrit la réunion prévue comme un « signe important des progrès » réalisés par Bakou et Erevan lors des récents pourparlers facilités par les puissances occidentales. Les efforts de paix de l’UE et des États-Unis sont des « processus à deux voies qui se renforcent mutuellement » et « se complètent », a ajouté ce fonctionnaire.
« Washington et Bruxelles agissent en tandem », a déclaré quant à lui Tigran Grigorian, un analyste politique arménien. « En d’autres termes, nous assistons ici à un travail d’équipe.
MM. Pachinian et Aliev ont en outre accepté de rencontrer ensemble les président français et allemand en marge du sommet européen du 1er juin en Moldavie, selon le communiqué de l’UE.
Les dirigeants des pays en conflit se sont engagés à se retrouver à Bruxelles « aussi fréquemment que nécessaire afin de gérer les développements sur le terrain ».
Vendredi, M. Pashinian a déclaré au service arménien de RFE/RL que les parties en conflit n’étaient toujours pas d’accord sur certains termes clés de l’accord de paix.
L’Azerbaïdjan avait tenté d’imposer militairement en 1990 et en 2020 le contrôle du Nagorny Karabakh, une région montagneuse majoritairement peuplée d’Arméniens octroyé par Staline à l’Azerbaïdjan et qui a fait sécession il y a plus de trois décennies.
Les tensions, déjà vives, ont redoublé lorsque Bakou a annoncé le 23 avril avoir installé un premier point de contrôle routier à l’entrée du corridor de Latchine, seul axe reliant l’Arménie à l’enclave indépendantiste, déjà soumise à un blocus de plusieurs mois qui a provoqué des pénuries et coupures de courant.
La Russie a pour sa part accueilli avec réserve les discussions à Washington assurant qu’il n’y avait « pas d’alternative » à sa propre médiation entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
A l’issue d’une courte guerre qui a vu à l’automne 2020 l’Azerbaïdjan reprendre des territoires de cette région, Bakou et Erevan ont signé un cessez-le-feu promu par Moscou.
Depuis, des soldats russes de maintien de la paix sont stationnés au Nagorny Karabakh, mais l’Arménie se plaint depuis plusieurs mois de leur inefficacité.
