Les autorités douanières arméniennes ont affirmé qu’elle avaient effectué selon la stricte procédure les contrôles sur le camion que les services de renseignement russes (FSN) pensent avoir identifié comme le véhicule piégé transportant les explosifs qui endommagèrent sérieusement le 8 octobre le pont routier et ferroviaire reliant depuis 2018 la Russie à la Crimée qu’elle a annexée en 2014. Alors que le FSB citait un ressortissant arménien parmi la dizaine de personnes suspectées d’avoir participé à cet attentat dont le Kremlin a aussitôt rendu responsables les services ukrainiens, en répondant par des frappes massives sur tout le territoire de l’Ukraine, les douanes arméniennes ont jugé utile de faire savoir que le camion en cause avait été dûment contrôlé par leurs agents et qu’aucun contenu sensible n’y avait été détecté. L’implication de l’Arménie, à quelque niveau que ce soit, dans cette explosion endommageant ce pont hautement symbolique pour Moscou, intervient à un moment pour le moins délicat dans les relations entre la Russie et son allié arménien, qui semble s’en éloigner pour se rapprocher de l’Occident, invoquant le manque de soutien russe face aux attaques de l’Azerbaïdjan. Le contrôle douanier arménien, depuis les formalités administratives jusqu’à la fouille en passant par les rayons x, a été effectué dans les règles et selon la procédure légale, a insisté le département arménien. De son côté, le Service des revenus de l’Etat a indiqué dans un communiqué que tous les documents confirmant ces faits sont conservés, y compris les images de la détection aux rayons x et celles des caméras de video surveillance. A son entrée comme à sa sortie de l’Arménie, le camion a été soumis à un examen au rayon x et l’ inspection n’a indiqué aucun facteur de risque, a précisé le service arménien concerné. Aucune irrégularité n’a été constatée non plus durant l’inspection des rouleaux de film en plastique dans le camion (telle que prévue par les règlementations en vigueur). Le camion disposait des documents requis attestant la nature des produits transportés. Le camion, qui était parti du géorgien de Poti, avait été affrété par la compagnie bulgare «BALTEX CAPITAL S.A.». Le chauffeur a été identifié sous le nom d’Artur Terjanyan, qui possède la double citoyenneté arménienne et géorgienne. Il était dûment enregistré auprès des services russes, avec la déclaration relative à son transit et il semble que le chargement a été acheminé en Russie par le même camion géorgien, conduit par le même chauffeur. Lors de son passage en Arménie, le véhicule a été constamment suivi par un système de video surveillance, qui prouve qu’il n’y a déchargé ni chargé aucun produit. La Russie a identifié 12 individus suspectés d’avoir participé à l’explosion du pont de Crimée, et 8 d’entre eux auraient été arrêtés, selon le FSB. Parmi les personnes arrêtées, figurent 5 Russes et trois étrangers, qui ont la citoyenneté de l’Ukraine et de l’Arménie. Le FSB affirme que le camion fatal serait parti du port ukrainien d’Odessa. Les explosifs auraient été dissimulés sous des rouleaux de film plastique servant au bâtiment, qui auraient été disposés sur des palettes de 22,770 kg, selon le communiqué. Les enquêteurs russes estiment que le camion a quitté Odessa avec sa cargaison en août pour se rendre via Ruse, en Bulgarie, à Poti en Géorgie. Il s’est ensuite rendu en Arménie, qui dispose d’accords douaniers spéciaux avec la Russie dans le cadre de l’Union économique eurasienne. Il lui était plus facile ensuite de se rendre depuis l’Arménie en Russie, en traversant la Géorgie jusqu’au seul point de passage russo-géorgien, le 4 octobre, dans le Caucase. Le FSB affirme que l’attaque a été organisée par le renseignement militaire ukrainien et son directeur, Kyrylo Budanov.
