Les Eglises européennes ont réitéré leur appel à la levée du blocus actuel du Haut-Karabakh dans la région du Caucase du Sud par la réouverture du corridor de Latchine. e corridor est la seule route qui relie l’enclave arménienne (également appelée Artsakh par les Arméniens) à la République d’Arménie.
Malgré l’accord de cessez-le-feu trilatéral entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie négocié par la Russie en novembre 2020, la circulation des personnes, des véhicules et des marchandises vers et depuis le territoire est bloquée par l’Azerbaïdjan depuis le 12 décembre 2022.
Le blocus, qui dure depuis plus de sept mois, affecte gravement la vie et les conditions de vie de 120 000 Arméniens de souche vivant sur place, dont 30 000 enfants, qui manquent de nourriture, de médicaments, d’électricité et de carburant.
« Il s’agit d’un crime contre l’humanité », a déclaré Raphaël Bedros XXI Minassian, patriarche de Cilicie des Arméniens, dans un message adressé à l’agence de presse Sir. « Il y a des enfants, des personnes âgées, des malades, des affamés et dans ce scénario désespéré, personne ne fait rien », a déploré le patriarche.
La Conférence des Eglises européennes (KEK) et le Conseil œcuménique des Eglises (COE) ont également exprimé leur inquiétude face à la crise humanitaire dans le Haut-Karabakh et réitéré la nécessité d’une action urgente et immédiate de la part de la communauté internationale.
« La crise humanitaire dans l’enclave sous blocus du Haut-Karabakh (Artsakh) s’aggrave jusqu’à atteindre des niveaux tragiques d’expériences avec les privations et les souffrances prolongées des civils », lit-on dans une lettre commune qu’ils ont adressée la semaine dernière à l’Union européenne. « Leurs droits humains fondamentaux sont de plus en plus bafoués au quotidien ».
Le COE et la KEK demandent donc instamment à l’Union européenne et à l’ensemble de la communauté internationale « d’intensifier immédiatement leurs efforts et d’agir sans délai pour mettre fin au blocus afin de sauver la vie des habitants de l’Artsakh et de rétablir et respecter leurs droits et libertés fondamentaux ».
La lettre souligne également la nécessité cruciale pour l’Arménie et l’Azerbaïdjan de normaliser leurs relations après des décennies d’hostilités par le biais d’un « dialogue soutenu » entre Bakou et la République sécessionniste de l’Artsakh.
« Nous réitérons notre ferme conviction qu’une paix durable ne peut être construite que sur l’engagement sincère de toutes les parties intéressées dans des négociations qui prennent au sérieux le plein respect de tous les droits de l’homme et la liberté fondamentale de toutes les personnes sur la base d’une confiance et d’un respect mutuels », indique la lettre.
