Les écoles et collèges du Haut-Karabagh ont dû une nouvelle fois fermer leurs portes jeudi 19 janvier, au lendemain d’une nouvelle interruption dans le gaz naturel fourni par l’Arménie au territoire arménien, sous blocus de l’Azerbaïdjan depuis le 12 décembre. Les fournitures d’électricité arménienne au Karabagh avaient de la même façon été interrompues le 10 janvier, conduisant les autorités de Stepanakert à imposer des coupures tournantes de courant. Cette crise énergétique s’ajoute aux pénuries de produits alimentaires de base, de médicaments et autres produits de première nécessité provoquées par le blocus que persiste à imposer l’Azerbaïdjan aux quelque 120 000 Arméniens du Karabagh, par le biais d’un groupe de manifestants prétendument écologistes qui bloquent la seule route reliant le Karabagh à l’Arménie et au reste du monde. Les autorités arméniennes du Karabagh ont décidé dans la soirée de mercredi d’arrêter les cours dans les classes des écoles et collèges locaux, en faisant valoir qu’elles ne pourraient être chauffées faute de gaz et d’électricité, dont on ne saurait se passer dans cette région aux hivers rigoureux. Un représentant du ministère de l’éducation du Karabakh a précisé qu’il n’était pas non plus possible de se convertir aux cours en ligne en raison de l’approvisionnement électrique aléatoire, qui compromet le bon fonctionnement des connexions Internet. Inga Gharayan, une mère de trois enfants résidant à Stepanakert a expliqué que ses fils étaient « très affectés » par la fermeture forcée de leur école. “Ils e voulaient pas y croire et l’un de ses fils a même pleuré », a-t-elle confié au Service arménien de RFE/RL. Les crèches du Karabagh avaient été fermées deux semaines auparavant en raison des pénuries de denrées alimentaires. En milieu de semaine, les autorités vont mettre en œuvre le rationnement de certaines denrées alimentaires de base, en vue de garantir leur distribution à l’ensemble de la population. Chaque personne recevra un litre d’huile de tournesol et un kilogramme de riz, de pâtes, de farine de sarrasin et de sucre par mois. Les habitants du Karabakh avaient reçu mercredi des coupons de rationnement qui seront indispensables pour l’achat de ces denrées. Kristine Balayan, vivant à Stepanakert, a indiqué qu’elle n’avait pas l’intention de se précipiter vers les commerces au lancement de la politique de rationnement, pour éviter les longues files d’attente qui ne devraient pas manquer de s’y former. “D’ailleurs, nous ne pourrons même pas cuire ce riz ou ces pâtes puisqu’il n’y a ni électricité, ni gaz ”, a expliqué l’habitante de la capitalisme avec fatalisme. Les coupons sot pour une durée d’un mois, mais tous veulent croire ici aux dernières déclarations du ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov selon lesquelles le blocus serait bientôt levé.
