Les Etats-Unis et l’Europe appellent à un règlement par le dialogue de la crise grave en Arménie

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S’ils semblent s’être résignés à déléguer la gestion de l’après-guerre du Karabagh à la Russie, qui s’est confirmée comme arbitre dans la guerre entre Arméniens et Azerbaïdjanais en leur imposant un accord de cessez-le-feu le 9 novembre dont la mise en œuvre a été garantie dès le lendemain par le déploiement d’une force de paix de quelque 2000 soldats russes sur le nouveau tracé, issu de six semaines de combats, de la ligne de contact séparant les bellégérants au Haut-Karabagh, les Occidentaux ne se montrent pas moins préoccupés par la crise politique grave qui secoue l’Arménie et n’entendent pas l’abandonner dans ces heures difficiles. En écho au président russe Vladimir Poutine, ils on exprimé leur inquiétude face à l’aggravation de la crise et appelé les parties en présence à dissiper les tensions par la voie du dialogue. “Nous encourageons toutes les parties à faire preuve de calme et de retenue et à permettre une désescalade des tensions pacifiquement, sans violence”, a ainsi déclaré l’ambassade des Etats-Unis à Erevan dans un communiqué. L’enjeu est d’autant plus important, et l’exercice de neutralité d’autant plus difficilen pour les Américains comme pour les Européens que, contrairement aux Russes, ils ont ouvertement soutenu les réformes engagées par le premier ministre arménien Nikol Pachinian qui avaient vocation à démocratiser le pays. “Les Etats-Unis s’engagent à soutenir les réformes démocratiques de l’Arménie, en conformité avec les valeurs que l’on partage, et soulignent l’importance des institutions et processus démocratiques de telle sorte que les Armenians surmontent leurs divergences politiques par la voie du dialogue”, ajoute le communiqué. “Les différences politiques doivent être réglées de manière pacifique et dans le strict respect des principes et fonctionnement de la démocratie parlementaire”, indiquait un communiqué sur la même tonalité publié par le porte-parole de la politique étrangère de l’Union européenne, Peter Stano. Dans une référence sans équivoque aux demandes formulées par l’armée arménienne en vue de la démission de Nikol Pachinian, P.Stano a déclaré : “Conformément à la Constitution arménienne, les forces armées ‘doivent garder leur neutralité dans les affaires politiques et doivent rester sous le contrôle des civils. Le maintien de l’ordre démocratique et constitutionnel est la seule voie pour l’Arménie lui permettant de relever de manière efficace les défis auxquels elle fait face”. Les hauts responsables de l’armée arménienne, dans une initiative sans précédent depuis l’accession du pays à l’indépendance en 1991, semblent s’être ralliés à la campagne orchestrée depuis la défaite militaire face à l’Azerbaïdjan par une quinzaine de partis d’opposition, pour exiger la démission de N.Pachinian, jugé responsable de cette guerre et de la capitulation qui l’a sanctionnée. N. Pachinian a désigné la mise en demeure qui lui avait été adressée jeudi par le haut commandement militaire arménien comme une tentative de coup d’Etat de l’armée, à laquelle il répondait dans la foulée en mobilisant des milliers de partisans à Erevan, où se déroulait une contre manifestation à l’appel de l’opposition coalisée, dont plusieurs leaders ont apporté leur soutien à l’armée.
L’appel au calme lancé par les Occidentaux, et surtout les Européens, se double donc, contraitrement à celui de la Russie, d’un soutien appuyé à N.Pachinian, même si dans son communiqué à l’issue d’un entetretien téléphonique jeudi avec V.Poutine, le service de presse du premier ministre arménien avait affirmé que Poutine soutenait dans cette crise les autorités légitimes d’Arménie, une précision qui ne figure pas dans le communiqué du Kremlin relatif au même entretien. Pourtant, si les opinions de la Russie et de l’Occident, en conflit actullement sur un certain nombre de sujets, semblent diverger aussi sur le paysage politique arménien, un haut responsable de la diplomatie européenne a tenu à saluer le rôle de la Russie dans la cessation des hostilités au Karabagh et à préciser que les tensions croissantes entre la Russie et l’UE, notamment en raison de l’affaire Navalny, qui pourrait donner lieu à de nouvelles sanctions européennes, ne compromettront pas la poursuite de leur coopération en vue d’un règlement pacifique du conflit arméno-azéri. Toïvo Klaar, le représentant spécial de l’UR pour le Sud-Caucase, en visite mardi 23 février à Erevan, a précisé que la collaboration sur cette question n’avait jamais été contrariée par les autres motifs de différends entre la Russie et l’Europe, et il a affirmé que l’Europe ne pouvait que se féliciter de ce que la Russie ait pu mettre un terme à six semaines de guerre par l’accord de cessez-le-feu du 9 novembre, dont la mise en œuvre a pu être consolidée par le sommet tripartite Poutine-Pachinian-Aliev du 11 janvier à Moscou qui a permis la création de groupes de travail dédiés au suivi de la trêve, et dont il a d’ailleurs rencontré mardi à Erevan le coprésident arménien Mher Grigorian. Quant au reproche adressé souvent en Arménie, aux Occidentaux, et singulièrement aux Européens, de n’avoir pas suffisemment soitenu l’Arménie après la Révolution de velours de Pachinian et d’avoir ainsi laissé la Russie y renforcer son influence et aussi d’avoir « lâché » les Arméniens dans la guerre que leur avaient déclaré les Azéris, T. Klaar a répondu que de telles accusations étaient infondées et que l’Europe s’était toujours portée aux côtés de l’Arménie, qu’elle a aidée dans sa lutte contre la pandémie comme dans la gestion des problèmes humanitaires dus à la guerre du Karabagh, et que ses liens avec l’Arménie ne pourront que se renforcer avec l’entrée en vigueur, à partir du 1er mars, de l’accord de partenariat global et renforcé (CEPA) signé à Bruxelles en novembre 2017.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

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