Lors d’une conférence de presse vendredi 15 juin dans les salons de l’ambassade des Etats-Unis à Erevan, le chargé d’affaires américain Anthony Godfrey s’est dit « très inquiet » du développement des relations entre l’Arménie et son voisin iranien. S’il faut croire l’adage selon lequel les amis de mes ennemis sont mes amis, alors la relation de bon voisinage tissée entre l’Arménie et l’Iran, bête noire des Américains, a de quoi effectivement inquiéter Washington, et remettre en cause les grands principes de la diplomatie dite de « complémentarité » de l’Arménie, qui s’efforce de maintenir l’équilibre dans ses relations avec les Etats-Unis, qui sont l’un des principaux bailleurs de fonds de l’Arménie, et avec son partenaire stratégique russe ainsi qu’avec l’Iran, qui constitue son principal accès au monde extérieur avec la Géorgie en raison du double blocus que lui imposent la Turquie et l’Azerbaïdjan. Le chargé d’affaires américain, rappelant que les Etats-Unis avaient fait part de leur préoccupation à différents niveaux du gouvernement arménien, en appellent à deux résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu relatives aux relations avec l’Iran et aux investissements dans ce pays, dans une allusion aux sanctions menaçant Téhéran s’il ne renonce pas à son programme d’enrichissement du nucléaire. Evoquant les efforts déployés par la communauté internationale pour contraindre l’Iran à tenir ses engagements, il a aussi rappelé que son pays avait vivement recommandé au gouvernement arménien de contribuer à ces efforts. Le chargé d’affaires n’a pas manqué de faire un rappel de l’aide apportée à l’Arménie depuis son accession à l’indépendance, estimée à 1,6 milliard de dollars, l’inscrivant dans le prolongement du discours du 30 mai du président Bush qui décrivait l’agenda américain « visant à aider les nations à édifier un avenir meilleur pour leurs peuples ». Les directeurs d’une dizaine de départements de l’ambassade américaine étaient présents à la conférence de presse pour répondre aux questions des journalistes arméniens sur les aides qu’ils apportent à l’Arménie.
