Paris le 6 aout 2000-Armenews-D’après les informations explosives communiquées par le quotidien Aravot en date du 3 août, les Etats-Unis seraient les instigateurs de l’attentat du parlement, le 27 octobre dernier. Tout commence, d’après Naïra Mamikonian, qui a écrit l’article, par la rencontre, la semaine passée, entre le secrétaire général adjoint de l’OTAN avec le chef de l’Etat arménien. D’après Klaus-Peter Kleïbar, ses entretiens avec Robert Kotcharian auraient notamment porté sur un possible échange de territoires entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
Il n’a pas donné de détails sur la teneur de ses entretiens en invoquant une prétendue « confidentialité » sur le processus de négociation du conflit arméno-azerbaïdjanais. Une information détonnante dans la mesure ou Robert Kotcharian avait lui-même, il y a quelques semaines considéré « close » cette polémique sur les intentions des autorités arméniennes de céder la région méridionale de l’Arménie à Bakou. Selon la journaliste, la rumeur circulerait déjà depuis bien longtemps sur un lien possible entre l’attentat qui a coûté la vie à Vazken Sarkissian et la proposition d’échange de territoire dans la région de Megri.
Déjà, rappelle-t-elle, lors des obsèques des victimes, Vladimir Poutine et Guenady Seleznev avaient déclaré qu’à travers Demirdjian et Sarkissian, c’était bien la Russie qui avait été visée. Jusque là, rien de nouveau. En revanche, elle révèle que selon des sources proches des services de renseignements russes, le Secrétaire d’Etat adjoint Strobe Talbott aurait fait part à Washington du « parfait déroulement de l’opération entreprise en Arménie » sans pour autant en administrer la preuve. Selon la même information, l’objectif de l’attentat aurait été l’élimination des deux principaux alliés de la Russie dans la région.
La seconde phase de cette campagne aurait été la mise en place de gens plus « conciliants » aux postes de premier ministre et de président du parlement. Reste la troisième phase de l’opération qui aura consisté en l’élimination de Vagharshak Harutunyan, jugé trop patriote et proche de Moscou. Selon certaines informations, reprises par la journaliste et que nous confirmons, l’emploi du temps de Vazken Sarkissian aurait été le suivant : sortie à 11 heures de l’immeuble du gouvernement, direction la résidence de Kotcharian.
Là, entretien quadripartite entre le Chef de l’Etat, Strobe Talbott, Vartan Oskanian et Vazken Sarkissian. Le Secrétaire d’Etat adjoint propose l’échange de territoire. Vazken Sarkissian refuse catégoriquement et sort. Direction le Parlement où la mort l’attend. Ces révélations sont peut-être fausses. Elles complètent d’autres informations distillées par certains services d’après lesquelles le dernier étage de l’Ambassade des Etats-Unis à Erevan, bourré de systèmes d’écoutes et de communications, qui d’ailleurs est surveillé, aurait été le centre de l’opération entreprise pour éliminer l’aile « patriotique » de la classe politique arménienne.Et là, la journaliste rappelle que l’Ambassade américaine et située entre le parlement et la résidence du Chef de l’Etat.
Comment explique autrement le fait que Strobe Talbott ne soit jamais retourné en Arménie- excepté pour les obsèques des victimes – et que tous les entretiens sur le règlement du conflit se soient déroulés à Washington, à l’abri des oreilles indiscrètes. Pour Naira Mamikonian, c’est sur: Le principe de l’échange de territoire est toujours d’actualité. En dépit des dénégations de Robert Kotcharian, ses entretiens de Washington et ceux de Serge Sarkissian ont porté sur la possible création d’une zone franche dans le sud du pays permettant au Nakhitchevan d’être relié au reste de l’Azerbaïdjan.
Une sorte de « comptoir » à la mode caucasienne tel que les puissances coloniales l’avaient fait pour la Chine au XIXe siècle. Reste à faire avaler la pilule à une population hébétée et léthargique. Information dénuée de tout fondement ou réalité inavouable ? La verité finira par sortir du processus de négociation en cours…
