« Les Justes Turcs, un trop long silence » est un documentaire du journaliste Romain Fleury (ci-dessus), diffusé ce 25 avril à 21h à la RTBF. Il raconte l’histoire de ces Turcs qui, faisant face aux ordres de massacres des Arméniens en 1915, décidèrent de désobéir. Ils se sont élevés contre l’injustice, au risque de leur vie. Descendant d’une famille arménienne sauvée par des Justes, le narrateur exhume ces histoires d’entraide, nées au coeur de la barbarie, avec l’aide de Laurence d’Hondt (ci-dessous).
Cela fait plus d’un siècle que la Turquie refuse de reconnaître sa responsabilité dans le génocide arménien et la mort de 1,5 million d’Arméniens entre 1915 et 1917. Ce négationnisme oppose toujours les deux peuples et a jeté dans l’oubli une poignée d’hommes et de femmes turcs qui ont choisi de sauver des vies arméniennes. Simples bergers ou chefs d’entreprise, soldats ou officiels de l’Empire ottoman, ces Justes Turcs ont désobéi aux ordres de déportations et de massacres, au péril de leur vie. Mais leurs actes de résistance qui font d’eux des « Schindlers turcs » restent jusqu’à ce jour méconnus et même niés par l’histoire officielle turque.
Un des protagonistes, Anton, et sa mère.
Le narrateur, Romain Fleury, descendant d’une famille arménienne sauvée par des Turcs, se rend en Arménie à la recherche d’autres familles qui, comme lui, doivent la vie à des Turcs. Il va en Belgique, où il poursuit ses recherches et ses rencontres, mais aussi en Turquie, où les descendants de Justes osent témoigner de leur histoire familiale, malgré les risques encourus à parler du génocide arménien dans ce pays. Tout au long du documentaire, place sera faite à des récits d’entraide et d’humanité nés au coeur même de la barbarie, rappelant qu’aucun crime, si atroce soit-il, n’empêche l’humanité de se manifester.
Descendant de Selal Bey.