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Les incidents dramatiques post-électoraux en Arménie n’ont pas entamé les efforts du gouvernement arménien pour forger des liens plus étroits avec l’Union européenne dans le cadre du programme de la Politique Européenne de Voisinage (PEV), ont indiqué mardi de hauts diplomates européens.
La PEV offre aux voisins de l’UE de mettre en uvre des réformes politiques et économiques dans une relation privilégiée avec le bloc des 27 nations. L’Arménie s’est engagée à démocratiser son système politique tel qu’il a été défini en 2005, en même temps que ses voisins Azerbaïdjanais et Géorgiens.
Cet engagement a été remis en question par le gouvernement arménien lors de la dure répression de la manifestation de l’opposition qui protestait contre les résultats officiels de l’élection présidentielle de février dernier. L’UE a exprimé sa vive préoccupation quant aux affrontements meurtriers du 1er mars à Erevan et qui ont donné lieu à des arrestations massives d’opposants. La présidence slovène à deux reprises a exhorté les autorités arméniennes à libérer les citoyens en détention « dans le cadre de leurs activités politiques » et à mettre en place une commission d’enquête indépendante sur les violences qui ont fait une dizaine de morts.
Mais l’UE semble avoir évité de mettre ses menaces à exécution de sanctionner Erevan, contrairement aux Etats-Unis qui ont gelé les 236 millions de dollars promis comme assistance économique à l’Arménie. Washington a clairement indiqué que le développement des relations Etats-Unis-Arménie est subordonné à un retour sur la « voie démocratique ». Et contrairement aux dirigeants de l’UE, le Président George W. Bush a ostensiblement refusé de féliciter le Président Serge Sarkissian pour sa victoire électorale controversée.
Selon Raul de Luzenberger, chef de la mission de la Commission européenne à Erevan, la répression n’a pas mis en danger la participation de l’Arménie dans la PEV. Il a dit que la participation repose sur la mise en uvre d’un plan d’actions de la PEV, cosigné par l’Arménie fin 2006.
« Nous avons convenu que l’intensité de la coopération des relations UE-Arménie dépendra de la rapidité avec laquelle l’Arménie mettra en uvre ce plan », a déclaré Luzenberger aux journalistes.
« Donc, je ne vois pas de problème en termes de politique européenne de voisinage. Mais j’espère qu’il y aura des réformes positives du côté arménien afin que nos relations continuent à se développer au rythme actuel ». Mais le diplomate n’a pas précisé la nature de ces réformes.
Pour sa part, l’ambassadeur de France à Erevan, Serge Smessow, dont le pays a pris la présidence tournante de l’UE au 1er Juillet, indique que les relations Arménie-UE ne seront pas nécessairement endommagées si le Conseil de l’Europe décide d’imposer des sanctions politiques à Erevan. « C’est le Conseil de l’Europe (CE) et non l’Union européenne, qui a proféré la possibilité de sanctions avant le début de l’année prochaine. C’est une décision qui a été prise par les États membres de l’UE. Mais le CE n’est pas l’UE », a-t-il précisé.
Smessow a souligné que la menace de sanctions de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe est surtout « symbolique ». « Nous espérerons que le problème disparaîtra de lui-même et que l’Arménie suivra les recommandations du Conseil de l’Europe ».
Ruzanna Stepanian – armenialiberty
source: armenialiberty
Traduction : http://eafjd.eu