Les ministres des Affaires étrangères de l’Autriche, de la Lituanie et de la Roumanie ont rencontré vendredi les dirigeants de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie lors d’une tournée conjointe dans les trois États du Caucase du Sud visant à étudier le renforcement de la présence de l’Union européenne dans la région.
Les ministres sont arrivés à Erevan après avoir eu des entretiens avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev et le ministre des affaires étrangères Jeyhun Bayramov à Bakou. Ils devaient se rendre en Géorgie plus tard dans la journée.
L’UE a déclaré en début de semaine que la visite « mandatée » par son chef de la politique étrangère et de sécurité, Josep Borrell, « soulignera l’importance que l’Union européenne attache à ses relations bilatérales avec ces pays ».
« Cette visite témoigne de la volonté de l’UE de soutenir une coopération plus large avec et entre les pays du Caucase du Sud, notamment grâce aux possibilités offertes par le Partenariat oriental », a-t-elle déclaré dans un communiqué annonçant le voyage.
Les hauts diplomates des trois États membres de l’UE vont également « souligner la détermination de l’UE à promouvoir et à soutenir activement les efforts de règlement durable et global des conflits », ajoute la déclaration.
Le ministre autrichien des Affaires étrangères, Alexander Schallenberg, a fait la même remarque dans des commentaires écrits au service arménien de RFE/RL.
« Nous avons vu avec quelle rapidité des conflits apparemment gelés peuvent éclater à nouveau », a-t-il déclaré dans une référence claire à la guerre de l’année dernière dans le Nagorno-Karabakh. « L’UE est déterminée à promouvoir un règlement durable et global du conflit, en étroite coopération avec tous nos partenaires, y compris l’OSCE. »
À cet égard, M. Schallenberg a salué la récente libération de 15 soldats arméniens qui avaient été faits prisonniers pendant la guerre. Bakou les a libérés après avoir reçu plus d’informations de l’Arménie sur les champs de mines autour du Haut-Karabakh.
M. Schallenberg a félicité les autorités arméniennes pour avoir « mené avec succès des élections législatives », décrites par les observateurs européens comme largement démocratiques. « Je pense que c’est une occasion d’aller de l’avant », a-t-il déclaré.
S’agissant des relations de l’UE avec l’Arménie, le ministre autrichien a évoqué leur accord de partenariat global et renforcé (CEPA), entré en vigueur en mars.
Cet accord de 350 pages engage les autorités arméniennes à mener des réformes politiques qui démocratiseront le système politique du pays et renforceront la protection des droits de l’homme. Elles doivent également « rapprocher » progressivement les lois et règlements économiques arméniens de ceux de l’UE.
« Il faudra un certain temps pour adopter toutes les mesures législatives nécessaires et encore plus pour les mettre pleinement en œuvre », a déclaré M. Schallenberg. « Mais la première étape a été franchie ».
Schallenberg a également qualifié les relations bilatérales de l’Autriche avec l’Arménie d' »excellentes ». « Nous renforçons progressivement notre présence dans le pays », a-t-il déclaré.