Deux législateurs représentant la principale alliance d’opposition Hayastan ont été expulsés de force du Parlement arménien mercredi après s’être disputés et bousculés avec des collègues pro-gouvernementaux.
L’incident a suivi un discours prononcé par Artur Sargsian, membre de Hayastan, lors d’un débat parlementaire sur la nomination de nouveaux membres de la Cour de cassation arménienne désignés par un organisme de surveillance judiciaire de l’État. Parmi les candidats figurait Armen Danielian, un juge de première instance qui avait approuvé en 2021 l’arrestation de M. Sargsian, déclarée illégale par la Cour constitutionnelle quelques mois plus tard.
« S’adressant à M. Danielian, M. Sargsian a déclaré : « En prenant la parole à cette tribune aujourd’hui, vous avez affirmé avec fierté que vous aviez pris toutes vos décisions dans le respect de la loi. Le fait est que vous avez pris la décision illégale de m’arrêter. »
Après avoir terminé son discours, il s’est dirigé vers le juge, lui disant de « me regarder dans les yeux avant de partir ».
Le comportement de M. Sargsian a suscité la colère des députés du parti au pouvoir, le Contrat civil. L’un d’entre eux, Hovik Aghazarian, aurait proféré une insulte à l’encontre de l’opposant. Ce dernier a répliqué avec colère, déclenchant une échauffourée avec d’autres législateurs du Contrat civil.
Le président du Parlement, Alen Simonian, a réagi en ordonnant aux agents de sécurité de faire sortir de force M. Sargsian de l’auditorium du Parlement. Un autre député du Hayastan, Gegham Manukian, a également été expulsé après avoir tenté d’empêcher les gardes d’emmener Sargsian.
Les dirigeants de Hayastan ont condamné l’usage de la force, affirmant que l’incident avait été provoqué par Aghazarian. Le parlementaire pro-gouvernemental, connu pour son comportement et ses déclarations flamboyantes, n’a pas nié avoir insulté Sargsian.
Simonian a ensuite réprimandé à la fois Sargsian et Aghazarian. Il a néanmoins accusé l’opposition d’être à l’origine des scènes déplorables qui se sont déroulées dans l’hémicycle.
Un groupe de législateurs de l’opposition a été expulsé de la même manière de l’hémicycle le mois dernier après avoir occupé le podium pour protester contre les déclarations du Premier ministre Nikol Pachinian sur le conflit du Nagorno-Karabakh.
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