Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a téléphoné mardi à son homologue arménien, Ararat Mirzoyan, trois jours après avoir publiquement mis en garde Erevan contre les conséquences de sa réorientation actuelle vers l’Occident.
Dans une déclaration inhabituellement courte, le ministère arménien des Affaires étrangères s’est contenté d’indiquer que les deux hommes avaient discuté de « questions bilatérales et régionales ». Le ministère russe des Affaires étrangères n’a fait aucune déclaration sur cet appel en fin de journée.
La porte-parole du ministère, Maria Zakharova, s’est montrée optimiste quant à l’avenir des relations entre la Russie et l’Arménie lorsqu’elle s’est adressée à l’agence de presse officielle TASS. Elle s’est dite encouragée par la participation d’un groupe d’Arméniens à un festival international de la jeunesse organisé par le gouvernement russe.
Soulignant les tensions croissantes entre leurs pays, MM. Lavrov et Mirzoyan ont évité de s’entretenir en marge d’un forum international sur la sécurité qui s’est tenu dans la ville turque d’Antalya au cours du week-end. M. Lavrov a adressé de sévères avertissements au gouvernement arménien lors d’une conférence de presse à Antalya.
Il a déclaré que la Russie « reconsidérerait » sérieusement ses relations avec l’Arménie si cette dernière continuait à s’éloigner de son allié traditionnel et à s’aligner sur l’Occident. Il a également déclaré que Moscou attendait la « décision finale » d’Erevan sur l’avenir des relations russo-arméniennes.
M. Lavrov s’est en outre plaint de la réticence des dirigeants arméniens à recevoir Igor Khovayev, un envoyé spécial russe sur le conflit arméno-azerbaïdjanais qui s’est de nouveau rendu à Bakou à la fin du mois dernier. Il a déclaré que ce refus reflétait l’orientation pro-occidentale de la politique étrangère du Premier ministre Nikol Pachinian.
Ces derniers mois, le gouvernement de M. Pachinian a décliné les offres russes d’organiser de nouveaux pourparlers de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan et a préféré une médiation occidentale du processus de négociation. Les responsables russes estiment que les États-Unis et l’Union européenne cherchent avant tout à chasser la Russie du Caucase du Sud, plutôt qu’à résoudre le conflit.
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