Les ministres des affaires étrangères turc, azéri et arménien se rencontrent à New York

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Les ministres des affaires étrangères turc, azéri et arménien se sont rencontrés comme prévu le vendredi 26 septembre à New York en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, mais cette rencontre ne s’est pas soldée par la fameuse déclaration commune controversée qui était censée engager le dialogue arméno-turc esquissé sur la voie voulue par Ankara. Des rumeurs persistantes faisaient état depuis quelques jours d’une reprise des pourparlers secrets en Suisse entre diplomates turcs et arméniens qui devait donner lieu à une déclaration commune de bonne volonté que la rencontre tripartite de New York aurait cautionnée par une signature des chefs de la diplomatie des deux pays participants plus l’Azerbaïdjan. Selon le Turkish Daily News, le ministre arménien des affaires étrangères, Edouard Nalbandian, aurait été même sur le point de « donner son feu vert à une commission mixtes d’historiens chargés d’étudier les événements de 1915 » pour statuer sur leur qualification de génocide, une perspective qui suscitait un tollé en Arménie et en diaspora où l’on s’était opposé très fermement à cette proposition avancée par Ankara quelques années plus tôt.
Si les ministres des affaires étrangères des trois pays ont fait sensation en s’affichant côte à côte pour une conférence de presse à l’issue de leur rencontre, les journalistes sont restés sur leur faim concernant le texte annoncé. Devant les journalistes, E. Nalbandian a remercié son homologue turc Ali Babacan pour avoir encouragé cette rencontre, qu’il a qualifiée de constructive, en ajoutant qu’il « salue le concept de plateforme sur le Caucase car fondée sur les principes de stabilité, de coopération et de sécurité dans la région ». Le chef de la diplomatie arménienne a précisé qu’il avait rencontré son homologue turc en tête à tête avant la rencontre tripartite, pour évoquer avec lui les prochaines étapes du processus engagé à l’occasion de la rencontre entre les présidents turc Abdullah Gül et arménien Serge Sarkissian, lors du match de football disputé par les équipes des deux pays dans le stade de Erevan le 6 septembre. A. Babacan a ajouté que la discussion avait également porté sur des questions régionales. « Nous pensons que la région du Caucase présente un fort potentiel et que ce potentiel peut être utilisé si toutefois un retour à la paix et à la stabilité est possible, encourageant des relations amicales entre les pays, pour le plus grand bénéfice de la situation géopolitique et de la stabilité régionale » a notamment indiqué A. Babacan, précisant qu’il avait mis en avant la proposition turque d’une plateforme de sécurité et de coopération dans le Caucase durant les entretiens. De son côté, le ministre azéri des affaires étrangères, Elmar Mammadyarov, a fait savoir que cette proposition de plateforme avait été longuement discutée, et saluée comme un effort considérable en vue d’apporter la stabilité dans la région. « Chacun de nous a reconnu qu’il y avait des menaces et des défis dans la région et qu’il fallait y faire face ensemble » a ajouté E. Mammadyarov.
Avant la rencontre tripartite, les trois ministres des affaires étrangères avaient rencontré les coprésidents russe, américain et français du Groupe de Minsk de l’OSCE, dont le président en exercice, Andrzej Kasprzyk, assistait aussi à l’entretien. Dans une conférence de presse à l’issue de cette rencontre, le coprésident américain, Matthew Bryza, a jugé « très concrets » les entretiens entre MM. Nalbandian et Mammadyarov, et assez constructifs pour laisser espérer une nouvelle rencontre des présidents arménien et azéri dans un proche avenir selon lui. Le diplomate américain est toutefois resté prudent, en rappelant qu’il s’agissait du premier échange d’opinions entre les parties en conflit depuis la guerre entre la Russie et la Géorgie et avant les élections présidentielles en Azerbaïdjan. M. Bryza a rappelé que le Groupe de Minsk n’attendait aucun changement dans le format actuel des négociations avant ou après les élections en Azerbaïdjan, et a souligné qu’il continuait à apporter sa contribution au processus de paix, fonctionnait normalement, avec l’aval des ministres des deux pays. Il a d’ailleurs estimé que le processus de négociations avait enregistré des progrès significatifs au cours des derniers mois, dans une atmosphère jugée « favorable » à des avancées, « le niveau de confiance entre les deux présidents » s’étant considérablement élevé. M. Bryza entendait ainsi dissiper les soupçons concernant la sincérité de l’engagement de l’Azerbaïdjan dans le processus de Minsk, que le président azéri avait critiqué à maintes reprises pour ses piètres performances, appelant même à changer le format des négociations. Oubliant sans doute délibérément les sanglants accrochages de mars dernier, M. Bryza s’est félicité de ce que le cessez-le-feu n’ait pas été violé durant toute cette période, même si un accord est toujours compromis par une hostilité réciproque et des sentiments nationaux à vifs. IL a estimé que les présidents des deux pays devaient être guidés par la paix pour surmonter leurs différends voire leur méfiance réciproque « de telle sorte que leurs peuples puissent les suivre, et s’engager sur la voie de la coopération, et même du partenariat économique ». Dans une allusion aux récentes propositions de la Turquie, qui offrait sa médiation dans le conflit entre Arméniens et Azéris, M. Bryza a rappelé que si la Turquie était membre du Groupe de Minsk de l’OSCE, elle ne faisait pas partie de la troïka qui le préside. « Il est clair pour nous que le format actuel, qui voit trois pays coprésider le processus continuera à fonctionner et ne changera pas, et qie la Turquie apporte une contribution constructive à ce processus, nous ne pourrons que la saluer »…

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Author: raffi

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