L’Azerbaïdjan ne se sent pas concerné par les négociations secrètes entre son allié dans la région, la Turquie, et l’Arménie, a fait savoir le 23 juillet Khazar Ibrahim, porte-parole du ministère azerbaïdjanais des affaires étrangères, en ajoutant que seule comptait pour Bakou la position officielle de la Turquie, et à cet égard, le gouvernement azerbaïdjanais se satisfait des assurances d’Ankara selon lesquelles cette position n’aurait pas changé. Le ministre turc des affaires étrangères Ali Babacan, avait confirmé la semaine dernière qu’il y avait bien eu des discussions secrètes en Suisse au début du mois entre diplomates turcs et arméniens mais il avait tenu à minimiser la portée de l’information diffusée par le journal turc Hurriyet, inscrivant ces discussions dans le cadre de rencontres régulières entre les deux pays en vue de normaliser leurs relations et refusant donc de leur accorder plus d’importance. « Ce qui a de l’importance pour nous, ce sont les déclarations officielles des responsables turcs. M. Babacan nous a assurés que la politique de la Turquie n’avait pas changé. Et nous espérons que les prochaines mesures prises par la Turquie seront en conformité avec cette position » a indiqué M. Ibrahim lors d’une conférence de presse. Pour la Turquie, la normalisation de ses relations avec l’Arménie, à laquelle elle impose un blocus terrestre depuis 1993, passe par un accord de paix sur le Haut Karabagh en conformité avec les exigences de Bakou et par l’abandon de l’exigence de reconnaissance du génocide de 1915. Malgré les efforts déployés par la partie arménienne pour renouer le dialogue avec Ankara, et les gestes de la Turquie en réponde, il semble effectivement qu’Ankara n’ait pas changé sa position.
