Trois personnes ont été arrêtées lundi après que des images d’hommes profanant une vieille église arménienne à Istanbul ont été diffusées dimanche soir sur les réseaux sociaux. Les images montrent deux hommes dansant à côté d’une croix en pierre au sommet de la grande porte de la cour de l’église arménienne Surp Takavor dans le quartier Kadıköy de la ville.
Le gouvernorat d’Istanbul a identifié deux hommes comme YEU et Ö.FA et un troisième suspect qui les accompagnait et a déclaré lundi dans un communiqué que tous trois étaient détenus dans leurs résidences alors qu’une enquête était en cours. Les suspects faisaient partie d’un groupe de fêtards qui auraient protesté contre l’interdiction de la musique après minuit, qui faisait partie des restrictions liées à la pandémie de COVID-19 imposées à travers le pays. D’autres images de la rue où se trouve l’église montraient des gens dansant dans la rue, accompagnés d’une musique forte.Une vidéo montre un groupe qui arrête une dépanneuse qui passe et grimpe dessus pour danser.
Les utilisateurs des médias sociaux ont exprimé leur colère face à la «profanation» de l’église tandis que les responsables ont condamné l’acte offensant. Le ministre turc de l’Intérieur Süleyman Soylu a qualifié l’acte d' »irrespectueux ». Soylu a tweeté qu’il avait contacté Arman Bükücüyan, directeur de la fondation qui gère l’église, et a exprimé sa tristesse face à l’incident.
Le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir a également condamné l’incident, a déclaré lundi le vice-président du groupe Numan Kurtulmuş. « Notre civilisation ne tolère jamais les actes d’insulte ou de moquerie dans les lieux de culte », a déclaré Kurtulmuş, ajoutant qu’il condamnait fermement cet acte provocateur et horrible, affirmant qu’il avait pleinement confiance dans le système juridique turc pour faire tout ce qui était nécessaire.
Le directeur de la communication présidentielle, Fahrettin Altun, a également condamné l’incident, déclarant que la liberté de religion et de conscience est cruciale et que les lieux de culte sont considérés comme sacrés. « Ceux qui ont commis cet acte irrespectueux seront tenus responsables devant la loi. Notre nation n’accordera pas de crédit à de telles provocations, comme elle ne l’a jamais fait », a déclaré Altun.
La même église a fait l’objet d’ un autre acte de profanation en 2018, lorsque des graffitis à caractère raciste ont été pulvérisés sur son mur par des suspects qui ont également jeté des ordures devant le bâtiment.
