Le président arménien Robert Kotcharian a répété ce mercredi qu’il était persuadé que ses nouveaux amendements constitutionnels aideront l’Arménie à s’engager dans un Etat démocratique et un Etat de droit où les droits de l’homme sont respectés.
« Ils ouvrent de nouvelles perspectives pour le développement de notre pays et de notre population, garantissent des activités mieux équilibrées au sein du gouvernement, et encouragent le respect des droits de l’homme » a-t-il affirmé dans un communiqué adressé à la nation.
Cette déclaration à été faite à l’occasion du 11e anniversaire de la constitution post-soviétique votée lors du référendum controversé de 1995. Elle était critiquée, accusée de donner trop de pouvoir au président de la République au dépend des institutions judiciaires et de l’exécutif. Le 5 juillet est une fête nationale en Arménie.
Certains pouvoirs présidentiels ont déjà été réduits suite au référendum de novembre dernier concernant la réforme constitutionnelle. Le Premier Ministre avait déjà insisté sur son importance dans une déclaration séparée.
Les Etats-Unis et l’Union Européenne ont eux aussi encouragés ces réformes. Cependant, la manière dont les autorités arméniennes ont géré le référendum de novembre ternit leurs déclarations affirmant que les amendements constitutionnels sont de bon augure pour la démocratisation de l’Arménie.
Selon les résultats officiels du vote, les deux tiers des 2.3 millions de votants ont participés au référendum, et 93% d’entre eux approuvent ces changements. Cependant, les chiffres record du nombre d’électeur annoncé par la Commission Centrale des Election- contrôlée par Kotcharian- étaient en contradiction avec les témoignages des journalistes et des observateurs, qui annonçaient des centres de votes désertiques le jour du référendum. L’opposition arménienne a estimé le taux de participation à 16%, avançant ainsi l’idée d’élections truquées.
Des citoyens interrogés à Erevan ont déclaré avoir boycotté le référendum. La plupart d’entre eux étaient cynique quand à l’impacte de ces réformes sur leur vie quotidienne. « Je ne vois aucuns changements positifs, les choses se sont même empirés » disait une femme, en référence à la défense des droits de l’homme et à l’application des lois.
« Je n’ai pas participé au référendum, mais j’ai suivis les débats de très près » explique un homme assez âgé, justifiant son boycotte par le fait que « comme le disent les russes, les lois sont dans les livres, mais ne sont pas pour tout le monde ».
