Les révélations de Nikol Pachinian sur la situation en Artsakh aboutissant à la signature de l’arrêt de la guerre

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Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a fait sur sa page facebook quelques révélations sur notamment les éléments qui l’ont poussé à signer le cessez-le-feu au Haut-Karabagh.

« Le 19 octobre le président de l’Artsakh Arayik Harutyunyan m’a appelé et dit qu’il fallait absolument arrêter la guerre. Il m’a dit que son point de vue était partagé également par les ex-présidents de la République du Haut-Karabagh, Arkady Ghoukasyan, Bako Sahakyan ainsi que Robert Kotcharian, Serge Sargsyan et Levon Ter-Pétrosyan. »

« J’ai aussitôt appelé le président russe Vladimir Poutine et il m’a dit qu’il pensait que la tentative de règlement du conflit devait se réaliser sur la base des propositions russes. Cela voulait dire le report de la question du statut de l’Artsakh, le retour des régions conquises et le placement des forces russes chargées du maintien de la paix. Je lui ai dit que les forces russes de paix devaient être placés le long de l’ancienne frontière de la République du Haut-Karabagh et le long du couloir de Latchine. Il a été d’accord et nous nous sommes convenus qu’après quelques consultations, je le rappellerai. »

« J’ai appelé le président de l’Artsakh et expliqué ces éléments décrits. Il m’a dit qu’il était d’accord. Puis j’ai appelé nos partenaires parlementaires et présenté les choses. La plupart d’entre eux était hostile, certains après la réunion parlementaire se sont exprimés sur les réseaux sociaux en évoquant la trahison… »

« Le même jour j’ai convoqué une réunion des représentants du Parlement de l’Artsakh avec des députés de l’Assemblée nationale d’Arménie. Etaient également présents le président de l’Artsakh et le Catholicos. L’opposition était farouchement contre cette nouvelle, mais nous avons continué les discussions (…) mais je les informe afin qu’ils ne disent pas plus tard que tout se fait en cachette. »

« Je ne pouvais faire aucune déclaration publique, car si l’Azerbaïdjan avait refusé la proposition après ma déclaration publique, ça aurait été la fin de toute notre système de défense. J’ai appelé une nouvelle fois le président de la Fédération de Russie et je lui ai dit que j’étais d’accord. Il m’a répondu que jusqu’au matin il analyserait la proposition avec Aliev et me rappellerait. »

« Le lendemain Bako Sahakian et Arkady Ghoukasyan lors d’un entretien avec moi ont affirmé qu’ils n’étaient d’accord sur aucun accord du statut avenir ou à voir de l’Artsakh. Ils ont affirmé parler également au nom de Robert Kotcharian, Serge Sargsyan et Lévon Ter-Pétrosyan. Mais tout cela n’était pas important car c’était moi qui avais pris la décision et je me préparais à l’assumer jusqu’au bout. »
« Le lendemain comme convenu, le président de la Fédération de Russie m’a appelé. Il m’a dit qu’Aliev était d’accord mais que les forces de paix ne devaient pas être placés sur la frontière de l’ancienne République du Haut-Karabagh mais parce qu’ils occupaient Hadrout et Talich, les Azéris n’étaient pas d’accord d’inclure ces localités dans la carte des territoires de la République du Haut-Karabagh et qu’il ne fallait pas y placer de forces de paix. »

« Les Arméniens devaient selon les Azéris rendre Chouchi. Ainsi le cessez-le-feu est devenu sans fondement. Que les Arméniens doivent autoriser les Azéris à entrer à Chouchi. Ainsi le cessez-le-feu était devenu inopportun car je l’ai dit, si j’acceptais la question de la cession de Hadrout, je ne pouvais pas imaginer céder Chouchi à l’Azerbaïdjan. Le président russe a été étonné que je sois contre cette option de rendre Chouchi à l’Azerbaïdjan. Et lorsque j’ai présenté mes arguments, il m’a confié qu’il ne connaissait sans doute pas toutes les subtilités sur certains problèmes. Le problème était que dans ce cas Chouchi devait avoir plus de 90% de population azérie qui allaient contrôler la route de Stepanakert. Je suis convaincu que si j’acceptais l’option de Chouchi, l’Azerbaïdjan et allait mettre une nouvelle condition, celle de prendre le contrôle de la route Karlir Chouka-Chouchi. Ainsi l’accord n’a pas été réalisé. A cette époque Djbrayek, Hadrout et les villages proches Fizouli et Talich étaient passées du côté azéri » a affirmé Nikol Pachinian expliquant pourquoi le 19 octobre l’accord ne fut pas obtenu.

Krikor Amirzayan

Krikor Amirzayan
Author: Krikor Amirzayan

Krikor Amirzayan est un caricaturiste et journaliste arménien. Ses œuvres – articles et caricatures – paraissent dans différents titres de la presse en Arménie et en diaspora. En France il est l'un des rédacteurs du site d'information www.armenews.com. Il est l'auteur de deux livres de caricatures L'Indépendance (Erevan, 1995) et Oh ! Arménie, Arménie ! (Erevan, 1999). Il vit à Valence (France). En 2002 l'Express l'a désigné parmi « Les 50 qui font bouger Valence » Krikor Amirzayan a réalisé de nombreuses expositions de ses caricatures. Krikor Amirzayan a été décoré de la Médaille d'or du ministère de la Diaspora de la République d'Arménie, médaille qui lui fut remise le 14 novembre 2014 à Bourg-lès-Valence par l'ambassadeur d'Arménie en France Viguén Tchitétchian1. En juillet 2017 il reçut le 1er Prix de la "Défense de la langue arménienne" à Erévan par le ministère arménien de la Diaspora

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