Un contingent de l’unité des forces de paix des Forces armées d’Arménie est parti le 20 avril pour le Liban, a fait savoir le service de presse du minsitère arménien de la défense, cité par l’agence ARMENPRESS. ‘’L’unité arménienne des forces de paix dans le cadre de l’ UNIFIL est engagée dans une mission de maintien de la paix au Liban sous commandement italien depuis 2014. Le travail des soldats de la paix arméniens a été régulièrement salué par le haut commandement », indique notamment le communiqué afférent. Les soldats arméniens participent à d’autres opérations de maintien de la paix, dans le cadre de l’Otan, au Kosovo et en Afghanistan notamment, ainsi qu’à des opérations humanitaires, sous commandement russe, en Syrie. L’Arménie accorde d’autant plus d’importance à de telles missions qu’elle-même en est la bénéficiaire, au Karabagh, où un contingent de quelque 2000 soldats russes de paix se sont déployés après l’accord de cessez-le-feu du 9 novembre 2020 mettant fin à six semaines de guerre avec l’Azerbaïdjan. La Russie est la seule à garantir la sécurité de la population arménienne du Karabagh, même si elle partage avec les Etats-Unis et la France, la coprésidence du Groupe de Minsk de l’OSCE censé dégager un accord de paix durable entre belligérants arménien et azéri sur un conflit que la guerre est loin d’avoir réglé, contrairement à ce que prétend Bakou. Certains à Erevan, souhaiteraient une force de paix élargie aux autres pays médiateurs, voire à d’autres pays, afin de soustraire le conflit à l’arbitrage de la Russie et de la Turquie qui, après avoir soutenu militairement l’Azerbaïdjan, a œuvré pour définir les termes du cessez-le-feu en faveur de Bakou, et pour en assurer le suivi avec la Russie.
Tandis que les soldats de la paix arméniens prenaient le chemin du Liban, une délégation libanaise arrivait à Erevan, pour y participer aux cérémonies commémoratives du 106e anniversaire perpétré par la Turquie ottomane contre les Arméniens de l’ancienne Arménie occidentale, à l’est de l’Anatolie. La délégation est conduite par la responsable du ministère libanais de la jeunesse et des sports, Vartine Ohanian, qui représentera le président de la République libanaise, Michel Aoun, aux cérémonies anniversaires, le 24 avril, au mémorial de Tsitsernakabert, sur les hauteurs de Erevan. La ministre Ohanian est accompagnée par l’ambassadeur d’Arménie au Liban, Vahagn Atabekyan. Elle a été accueillie, à son arrivée à l’aéroport « Zvartnots » d’Erevan par le vice-ministre des sports d’Arménie Karen Giloyan et l’ambassadeur du Liban en Arménie Maya Dagher. Les discussions ont porté sur les questions relatives au sport bien sûr, et sur la coopération entre les deux pays amis dans ce domaine, mais la question du génocide des Arméniens, que le Liban a reconnu, devait aussi figurer à l’agenda de cette rencontre. A l’approche des cérémonies, la grande inconnue restait l’attitude du président démocrate américain, Joe Biden, qui venait de se prononcer en faveur d’une reconnaissance du génocide. Bien d’autres, à l’exception notable de son prédécesseur républicain Donald Trump, l’avaient fait, mais durant leur campagne électorale, pour ne pas tenir leur promesse une fois arrivé à la Maison Blanche. Joe Biden y est installé pour sa part depuis quatre mois, et il semble prêt à résister aux pressions de la Turquie, qui a toujours su faire fléchir les présidents américains dans leurs bonnes intentions affichées lors de leurs campagnes électorales. A deux jours de son premier « 24 avril » en tant que président des Etats-Unis, Joe Biden semblait décidé à utiliser le mot « génocide » qui fâche tant la Turquie, plutôt que la formule elliptique de « medz yeghern », empruntée à l’arménien pour la première fois en 2008 par Barack Obama, pour rendre hommage au million et demi d’Arméniens qui en furent victimes, il y a 106 ans.
