Les soldats de la paix russes au Karabagh poursuivent leur mission… mais laquelle ?

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Les quelque soldats de la paix russes déployés au Haut-Karabagh depuis trois ans poursuivent leur mission, deux mois après l’exode précipité de sa population arménienne qu’avait causé l’offensive militaire azérie lancée les 19 et 20 septembre contre le territoire arménien disputé, a assuré jeudi 21 décembre un général russe. La question de leur maintien dans cette région désormais fantomatique s’était posée, alors qu’il ne reste tout au plus que quelques dizaines d’Arméniens sur les 120 000 que les soldats de la paix russes avaient reçu pour mission de protéger, durant un mandat de cinq ans reconductible, selon les termes de l’accord de cessez-le-feu négocié par la Russie qui avait mis un terme le 9 novembre 2020 à six semaines de guerre entre Arméniens et Azéris autour du Haut Karabagh. Une mission dont l’Arménie n’a cessé de proclamer qu’elle n’avait pas été remplie par les soldats de la paix russes, dont elle dénonce l’incapacité à empêcher ou arrêter l’offensive décisive des forces de Bakou, qui a permis à l’Azerbaïdjan de restaurer son plein contrôle sur le Karabagh. Le président russe Vladimir Poutine, il y a quelques jours encore, rejetait de telles allégations, rejetant sur les seules autorités de l’Arménie la perte du Karabagh, comme d’autres officiels russes d’ailleurs. Le chef d’état major de l’armée russe, le général Valery Gerasimov, a lui aussi salué l’action des soldats de la paix. Lors d’une rencontre avec les attachés militaires étrangers en poste à Moscou, il a affirmé que le contingent fort de quelque 2 000 soldats avait pu faire cesser les hostilités en septembre avant de garantir « le départ sécurisé » des Arméniens du Karabagh vers l’Arménie, en omettant de préciser que le contingent russe avait avant tout pour mission de protéger les Arméniens du Karabagh sur leur terre ancestrale et d’empêcher une attaque azérie visant à les en déloger. “Notre contingent militaire continue à assurer sa mission comme le garant de la possibilité d’une vie pacifique et d’un retour des habitants de la région” a ajouté Gerasimov qui semble être le seul à croire à une telle éventualité, l’Arménie elle-même ayant « tourné la page » plutôt rapidement d’ailleurs, du Karabagh. Bien avant l’exode, les leaders du Karabagh comme ses simples habitants avaient clairement fait savoir qu’ils ne pourraient vivre sous l’autorité de l’Azerbaïdjan. Plus de 100 000 avaient trouvé refuge en Arménie fin septembre. Les soldats de la paix russes ont depuis démantelé la plupart de leurs postes d’observation le long de la “ligne de contact” entourant le Karabagh jusqu’à l’offensive ultime de l’Azerbaïdjan. Un haut diplomate russe avait déclaré début octobre qu’ils devraient rester dans la région parce que leur mission “sera aussi nécessaire dans le futur ”. Reste à savoir si l’Azerbaïdjan, et son allié la Turquie, veulent sur le territoire restauré de l’Azerbaïdjan, de la présence militaire d’une Russie dont l’influence s’est considérablement amoindrie ces dernières années. Poutine et son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev en ont discuté lorsqu’ils se sont rencontrés au Kyrgyzstan quatre jours après, sans annoncé quelque accord quant à l’avenir de la présence russe au Karabagh.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

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