Les Taviani montrent le génocide des Arméniens par les Turcs

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Les frères Taviani montrent à la Berlinale (8-18 février) Il était une fois en Arménie, la première fiction évoquant crûment ce que les Arméniens et nombre d’historiens qualifient de génocide des Arméniens par les Turcs en 1915, à travers le calvaire vécu par une famille.

Basé sur le roman du professeur de littérature Antonia Arslan, une Italienne d’origine arménienne, qui racontait l’histoire de sa famille, La masseria delle allodole, son titre original (2 heures 2 minutes), est montré hors compétition, dans la section Berlinale Special du festival.

La première projection publique était prévue mercredi soir au palais du festival à 20 h 30, sans dispositions de sécurité particulières, selon la police, démentant des articles de presse faisant état du risque de protestations au sein de l’importante communauté turque berlinoise.

Tout commence par une romance entre la belle Nunik Azakian (Paz Vega), issue d’une famille bourgeoise arménienne, et un jeune officier turc aux yeux bleus, prêt à déserter pour l’épouser: «Je ne te demanderai jamais de te convertir», lui promet-il, nous serons les plus heureux de la Terre.

Mais la première Guerre mondiale bat son plein et l’état-major de l’armée ottomane, confronté à des pertes humaines considérables, décide de revigorer la fierté nationale en épurant le pays des traîtres et des espions.

Les victimes sont toutes trouvées: ce seront les Arméniens, qu’il faut arrêter partout, jusque dans leurs maisons, les écoles et les hôpitaux, afin de confisquer leurs biens, qui reviendront pour moitié à l’État et pour moitié à des familles turques.

Les hommes seront abattus sur le champ par surprise, tandis que les femmes et les enfants seront déportés, marchant jusqu’à ce que mort s’en suive.

Une fois l’ordre donné, les cavaliers venus d’Istanbul font irruption dans la ferme des Avakian, où se sont réfugiés nombre d’Arméniens apeurés. Sabre au clair, ils décapitent, mutilent ou castrent tout individu de sexe masculin, dont de nombreux enfants, arrachés aux bras de leur mère.

Bien que déchiré entre son honneur militaire et son amitié pour la famille, le colonel Arkan (le comédien français André Dussolier) exécute les ordres.

Les femmes et les fillettes partent vers Alep à pied, cruellement traitées par les soldats qui les affament, les violent nuit après nuit et crucifient ou brûlent vives celles qui tentent de s’échapper.

«Toutes les scènes sont fondées historiquement, y compris les plus cruelles. Nous n’avons pas voulu le cacher», a déclaré Vittorio Taviani, l’un des réalisateurs, âgés de 78 ans, dans un entretien au magazine allemand Der Spiegel.

«Nous ne parlons pas de génocide. Si c’en était un, c’est aux historiens de le décider», a complété son frère Paolo. «Nous parlons de tragédie, ce n’est pas un documentaire, nous ne cherchons pas à défendre une thèse ou une autre».

Selon le voeu de ses auteurs, dont les films – fortement engagés, depuis Les Subversifs en 1967 ou Sous le signe du scorpion en 1969 – se basent sur une rigoureuse réflexion politique et historique, Il était une fois l’Arménie montre sans détours un massacre d’innocents.

Toutefois, l’intensité dramatique n’est pas toujours soutenue par l’interprétation des comédiens, quelquefois en-deçà du tragique.

Au plan politique, le film devrait faire réagir le gouvernement turc.

«Ce n’est pas un film contre la Turquie», plaide toutefois Paolo Taviani, au contraire, c’est un film pour tous ceux qui se préoccupent de l’histoire en Turquie. «Je suis sûr que d’ici quelques années le film sera montré dans des écoles turques», dit-il.

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Author: raffi

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