Les lauréats des Trophées des NAM seront connus le 17 janvier, à l’issue de la présentation des ouvrages par les membres du Jury.
Il s’agit de la 6ème édition de ce rendez-vous littéraire, organisé par Nouvelles d’Arménie Magazine avec le soutien de la Région Île de France.
Le prix sera décerné dans cinq catégories différentes : essai, histoire, roman, biographie et BD. Des mini-biographies des auteurs disponibles sur le Site des Trophées.
Mercredi 17 janvier à 20h à l’UGAB, 118 rue de Courcelles 75017 Paris
Pour y assister : inscription sur administration@armenews.com
CATEGORIE HISTOIRE
Parachever un génocide, Raymond Kevorkian, Odile Jacob
Dans son dernier ouvrage, Raymond Kevorkian s’attache à démontrer comment le génocide des Arméniens a été suivi d’une traque systématique des rescapés durant plusieurs années. Mustafa Kemal Atatürk, héros et fondateur de la Turquie moderne, a été l’un des artisans principaux de cette élimination programmée et menée avec méthode. Pour accomplir sa sinistre besogne, le futur dirigeant d’un État se proclamant laïque n’a pas hésité à rechercher ses soutiens parmi ceux qui avaient déjà l’expérience des pogroms et des déportations. La population turque des provinces orientales a vu d’un oeil complaisant la disparition progressive des Arméniens et des Grecs des terres où ils vivaient depuis des siècles. Au terme d’une enquête extrêmement bien documentée, l’historien relie ces massacres à la construction d’un véritable « État-Nation » poussé sur les ruines de peuples qu’il a systématiquement tenté d’exterminer.
Aux origines de l’Arménie, Maxime Yévadian, Sources d’Arménie
L’historien Maxime Yévadian publie une synthèse richement illustrée qui explore les origines du peuple arménien et du mystérieux royaume d’Ourartou. Un ouvrage dont la genèse remonte à la préparation de la commémoration des 2 800 ans de la fondation d’Erebouni, l’antique Erevan. Dans son ouvrage, il a souhaité mener une enquête pluridisciplinaire pour examiner la question de la relation entre l’Ourartou et l’Arménie, en laissant ouverte la conclusion. Avec minutie, l’auteur a comparé des sources de natures différentes – archéologiques, épigraphiques, littéraires etc. – en constatant qu’il y a ainsi bien plus d’éléments de continuité que de rupture entre les périodes de peuplement ourartéen et arménien. Il aborde aussi la question de l’origine de la langue, de structure nettement indoeuropéenne mais avec de nombreuses racines ourartéennes.
L’Arménie va t-elle disparaître ?, Frédéric Pons, Artège
Juste avant l’offensive azérie sur l’Artsakh, le journaliste Frédéric Pons a publié un essai mêlant histoire, enquête et géopolitique. À la lumière des tragiques événements qui se sont succédés au cours de l’existence plusieurs fois millénaire de l’Arménie, il pose la question de son avenir en des termes non équivoques. Portant en sous-titre Un conflit oublié aux portes de l’Europe, l’ouvrage annonce l’imminence de l’invasion : « La question n’est plus de savoir si cette guerre aura lieu, mais quand elle aura lieu ». On ne peut être plus clair, ou peut-être faudrait-il plutôt parler de clairvoyance… Le livre fait aussi référence au génocide de 1915 qui, dans un contexte stratégique similaire, a été exécuté dans la même indifférence générale – voire complaisance – de l’Occident et au delà de la communauté internationale.
