Les USA ne soutiendront pas une opération turque en territoire irakien

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Info Collectif VAN – www.collectifvan.org – Le Collectif VAN vous propose la traduction de l’article paru en anglais dans le journal Turkish Weekly du 23 février 2007.

Vendredi 23 février 2007

De crainte qu’une opération turque limitée, à la frontière avec le nord de l’Irak et visant les camps du PKK, ne devienne un autre facteur de déstabilisation dans la région, et n’entraîne des pertes civiles, l’administration américaine a fait savoir qu’elle s’était désistée par rapport à une affirmation antérieure, que Washington pourrait soutenir une intervention limitée turque à condition qu’elle soit strictement coordonnée avec les USA.

Des sources bien informées des Renseignements turcs, ont évoqué, à Today’s Zaman, un meeting qui a eu lieu à Washington le 24 janvier, et au cours duquel tant des officiels des Renseignements américains que de l’Administration américaine ont décidé ensemble des options possibles pour des opérations visant à contrer les infiltrations croissantes du PKK en territoire turc, car la neige a commencé à fondre dans la région.

Tout en ayant à l’esprit que la Turquie n’a jamais écarté l’idée d’une intervention unilatérale dans le nord de l’Irak (même si les USA soupçonnent que cette possibilité a été utilisée pour faire pression sur Washington, pour agir concrètement sur le PKK), les officiels américains de haut rang examinent une option qui permettrait à la Turquie d’intervenir en territoire irakien sans que cette intervention n’excède une durée de deux semaines, et dans des limites géographiques très précises.

Mais à la différence des officiers militaires américains, les civils qui assistaient à ce meeting ont pris en considération les dommages collatéraux éventuels qu’une telle opération limitée pourrait infliger, même si elle était faite en coopération avec les USA. Et donc, les USA ont repoussé l’option d’une opération limitée en territoire irakien en bas de la liste, du moins pour le moment.

Certains des participants au meeting ont évoqué leurs inquiétudes concernant un bombardement turc possible au cours de l’intervention, qui tuerait des civils, même accidentellement, et qui deviendrait un sérieux facteur de déstabilisation dans la région qui est encore relativement calme comparée aux autres régions d’Irak.

« Personne aux USA ne prendra une telle responsabilité. D’éventuelles victimes civiles et leurs répercussions dans la région font que les officiels américains ont repoussé l’idée de soutenir même une intervention limitée turque, en territoire irakien, » ont déclaré des sources des Renseignements turcs.

L’option qui a la préférence américaine, dans la recherche d’options pour aider la Turquie à lutter contre le PKK, serait d’accroître la coopération entre la Turquie, le gouvernement Irakien et les Kurdes irakiens. C’est ce qu’a souligné Tom Casey, député porte-parole du Département d’État américain, le 21 février lors d’une rencontre avec la presse.

Casey a dit que le gouvernement irakien adhérait à ce principe de travail rapproché tant avec Washington qu’avec Ankara pour faire cesser les activités du PKK. Casey a continué en disant que le Président irakien, Jalal Talabani, un Kurde, ainsi que l’Administration kurde dans le nord de l’Irak avaient collaboré avec Ankara et Washington dans la lutte contre le PKK.

Par le biais de Casey, l’administration américaine a également répondu au Général Büyükanyt, qui a déclaré récemment lors d’une conférence de presse à Washington, qu’au moins les militaires turcs ne parleraient pas aux Kurdes irakiens qu’ils tiennent pour responsables de la coopération avec le PKK. Le commentaire de Büyükanyt a suivi de peu la remarque du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, que si cela aidait à la paix, il était prêt à dialoguer avec l’Administration kurde irakienne.

Et ensuite?
De toute évidence, il y a eu une sérieuse rupture entre les autorités politiques turques et les militaires turcs en ce qui concerne le nord de l’Irak et comment gérer le PKK. La patience du gouvernement turc s’est amenuisée en raison de l’échec des USA à prendre des mesures concrètes contre l’organisation terroriste hors-la-loi en Turquie i.e. le PKK.

La Turquie entre dans une phase d’élections, présidentielles et nationales, cette année. Il n’est pas exclu que le gouvernement en place du Parti du gouvernement, le AK (AKP), aimerait voir une intervention en territoire irakien se dérouler fin mars, afin de satisfaire les sentiments ultranationalistes turcs.

Pendant ce temps-là, il n’est pas clairement défini si le gouvernement turc, en dépit des objections des militaires, initiera un dialogue sur le PKK avec l’Administration kurde irakienne, récemment reconnue par la nouvelle Constitution irakienne.

Une telle collaboration pourrait obliger Massoud Barzani, le leader du Parti Démocratique du Kurdistan Irakien (KDP) et le chef du gouvernement régional kurde de cesser de fournir de la nourriture, des munitions et tout autre support logistique au PKK au nord de l’Irak, tout en prenant le contrôle sur le PKK, de la frontière turco-irakienne. De plus, les USA pourraient lâcher une bombe sur le camp principal dans les montagnes de Kandil dans le nord de l’Irak, près de la frontière avec l’Iran, et extrader les hauts membres du PKK en Turquie.

De telles mesures, bien qu’impossibles à affirmer avec certitude, pourraient satisfaire les Turcs. Mais, l’adoption de la dénommée Résolution Arménienne par le Congrès américain à majorité Démocrate, cette année en mars ou avril, et une vaste offensive qui pourrait être lancée par le PKK en Turquie et qui ferait de nombreuses victimes, pourraient être des facteurs déterminants pour une intervention turque unilatérale au nord de l’Irak.

L’adoption de la Résolution arménienne, sujet très sensible en Turquie, pourrait déclencher une action unilatérale turque dans le nord de l’Irak, a dit un analyste militaire occidentale.

Zaman

© Traduction C.Gardon pour le Collectif VAN 2007

raffi
Author: raffi

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