Seuls environ 400 Arméniens ont été vaccinés contre le COVID-19 depuis que le gouvernement a lancé son premier grand programme de vaccination il y a une semaine, a annoncé hier le ministère de la Santé.
Le programme ne s’adresse pour l’instant qu’aux travailleurs de première ligne, aux personnes âgées et aux personnes souffrant de maladies chroniques. Celles âgées de 55 ans et plus peuvent recevoir le vaccin de la société anglo-suédoise AstraZeneca.
Le gouvernement arménien a reçu à la fin du mois dernier 24 000 doses du vaccin de la Facilité COVAX soutenue par l’ONU. Il a ensuite importé 15 000 doses du vaccin Spoutnik V le 8 avril.
Le vaccin russe est proposé aux personnes plus jeunes jugées les plus exposées au coronavirus. Des polycliniques d’État à travers le pays ont commencé à l’administrer dimanche.
La policlinique n ° 12 d’Erevan a une liste d’environ 3 000 personnes couvertes par la première phase de la campagne de vaccination. Seuls 22 d’entre eux, y compris le personnel policlinique, ont accepté de recevoir des vaccins jusqu’à présent.
«Lorsqu’une infirmière de la police m’a appelé, j’ai d’abord dit que j’allais y réfléchir, a confié une femme nouvellement vaccinée. Ensuite, j’ai décidé de venir et de me faire vacciner.»
«Quand je prends un bus, je peux m’asseoir à côté de personnes qui ne portent pas de masques. J’ai besoin d’être en sécurité », justifie-t-elle.
Selon la directrice de la polyclinique, de nombreuses personnes réticentes à suivre son exemple restent préoccupées par les effets secondaires potentiellement mortels des vaccins.
Davit Melik-Nubarian, expert en santé publique, a déclaré que les autorités auraient dû mieux sensibiliser le public à la vaccination contre le COVID-19 et à son importance.
«De nombreuses personnes dans notre pays ont un scepticisme sans fondement non seulement à l’égard de ces vaccins spécifiques, mais aussi de la vaccination en général », se désole Melik-Nubarian. Il ajoute que c’est le résultat d’années de désinformation répandues par des groupes et des individus ayant une connaissance limitée de la médecine.
Le ministre de la Santé, Anahit Avanesian, a dit la semaine dernière que l’objectif du gouvernement était de faire vacciner entre 600 000 et 700 000 personnes en un an.
Le rythme des vaccinations reste lent malgré une troisième vague continue de cas de coronavirus en Arménie. Le ministère de la Santé a signalé hier 1033 nouveaux cas dans les dernières 24 heures, et 30 décès liés au COVID-19.
Le ministère a révélé que plus de 1200 personnes infectées par la maladie sont dans un état grave ou critique et qu’il n’y avait que deux lits vacants dans les unités de soins intensifs des hôpitaux arméniens traitant des patients COVID-19.
