Le président du Kurdistan irakien Massoud Barzani a assuré jeudi que la Turquie avait interdit l’accès de son espace aérien aux vols en provenance et en direction des aéroports de la région autonome, alors qu’Ankara a laissé planer l’incertitude sur cette question.
« Malheureusement depuis plusieurs jours les Turcs ont interdit leur espace aérien pour les avions en direction du Kurdistan », a déclaré M. Barzani devant la presse près d’Erbil.
Deux aéroports sont utilisés par les compagnies qui desservent le Kurdistan irakien, dans le nord de l’Irak : Erbil (à 350 km de Bagdad), et Souleimaniyah, (à 330 km).
« J’ai entendu dire qu’ils voulaient imposer des sanctions économiques sur la région », a ajouté M. Barzani. « Cela aura des effets néfastes des deux côtés parce qu’il y a une forte activité commerciale entre les deux pays. J’espère que nous n’en arriverons pas là », a-t-il déclaré.
Le directeur de l’aéroport d’Erbil, Taher Horami, a confirmé à l’AFP que des vols avaient été affectés par les restrictions turques.
« Nous avions trois vols par jours d’Erbil vers la Turquie, mais les autorités turques les ont annulés », a-t-il déclaré. « Elles ont fermé leur espace aérien pour les vols d’Europe vers le Kurdistan », a-t-il ajouté.
Ankara a laissé entendre que son espace aérien pourrait être fermé aux vols vers le Kurdistan irakien. Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a toutefois indiqué jeudi qu’aucune décision dans ce sens n’avait encore été prise.
La chaîne d’information turque NTV, a assuré qu’une telle mesure avait commencé à être mise en oeuvre.
Le ministre des Affaires étrangères Ali Babacan a simplement indiqué qu’avaient été imposées, « dans le passé, des restrictions temporaires de vols pour des raisons techniques: il peut y en avoir dans l’avenir ».
Cette mesure s’inscrit dans le cadre de sanctions envisagées par le gouvernement turc contre le Kurdistant irakien, accusé par Ankara d’abriter des bases du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste).
M. Barzani a réitéré que si « le PKK refuse une solution négociée qui serait proposée par la Turquie, alors nous considérerons cette organisation comme terroriste ».