L’Essentiel-int publie un entretien avec Rahman Mustafayev, ambassadeur d’Azerbaïdjan en France

Se Propager
arton27114

Le site français Essentiel-int a publié un entretien avec Rahman Mustafayev, ambassadeur d’Azerbaïdjan en France.

Evoquant le conflit du Karabagh Rahman Mustafayev a déclaré « Au cours de la période de l’indépendance, entre 1918 et 1920, le conflit avec l’Arménie reposait déjà ― tout comme aujourd’hui ― sur des prétentions territoriales, et c’est ce conflit qui fut un des facteurs conduisant à la perte de l’indépendance de cette République. Ce livre rapporte des faits montrant que la marche de l’Armée rouge sur les frontières du nord de l’Azerbaïdjan en mars-avril 1920 s’est opérée en pleine coordination avec les opérations militaires des forces armées arméniennes dans les provinces azerbaïdjanaises du Karabagh, du Zanguezour et du Nakhitchevan.

Aujourd’hui l’Azerbaïdjan se heurte exactement aux mêmes menaces et aux mêmes risques. La nature et les causes du conflit arméno-azerbaïdjanais du Haut-Karabagh n’ont pas changé, c’est le fait d’une occupation militaire de 20 % du territoire de mon pays de la part de l’Arménie. En recourant à la force militaire, l’Arménie a occupé au début des années 1990 la région du Haut-Karabagh et sept régions voisines de l’Azerbaïdjan. Des centaines de milliers d’Azerbaïdjanais en ont été victimes, réfugiés et déplacés ― 600 000 Azerbaïdjanais ont été déportés en 1992-1993 ―, y compris plus de 40 000 expulsés du Haut-Karabagh, soit près de 24 % de sa population.

Le cadre juridique de la résolution de ce conflit n’a pas changé. Ce sont les résolutions 822, 853, 874 et 884 du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptées en 1993, qui constituent la position claire et sans équivoque de la communauté internationale sur l’agression contre l’Azerbaïdjan et qui confirment : le soutien à la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan dans le cadre de ses frontières reconnues internationalement, y compris le Haut-Karabagh ; la nécessité du retrait immédiat, inconditionnel et complet des troupes arméniennes de tous les territoires occupés de l’Azerbaïdjan ; le droit de la population expulsée des territoires occupés de l’Azerbaïdjan à retourner vivre dans leurs maisons natales. Ces principes constituent la base de notre position ― l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan n’est pas et ne fera pas l’objet de compromis et de discussions.

En ce qui concerne le groupe de Minsk, son activité inspire à la société azerbaïdjanaise une profonde déception. Aujourd’hui, après 27 ans d’adoption des résolutions susmentionnées et 25 ans d’activité du groupe de Minsk, il est évident pour tout le monde, y compris pour les coprésidents ― Russie, États-Unis, France ―, que l’Arménie ne veut pas la solution pacifique de ce conflit et qu’elle refuse d’appliquer les dispositions dédites résolutions et de retirer ses troupes des territoires occupés. Elle provoque des affrontements armés à la frontière arméno-azerbaïdjanaise, essaie par tous les moyens de légitimer le régime séparatiste dans les territoires occupés du Haut-Karabagh, y mène des activités économiques illégales, et continue de les coloniser en les repeuplant par des réfugiés arméniens du Proche-Orient.

Les coprésidents ne doivent pas être des spectateurs indifférents de ces processus qui violent gravement le droit international. Conformément à leur mandat daté du 23 mars 1995, ils doivent « conduire des pourparlers avec les parties en conflit en vue de conclure un accord politique sur la cessation de ce conflit », et doivent être guidés dans leurs activités par les principes et normes de l’OSCE, de la Charte de l’ONU et des résolutions correspondantes du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptées en 1993. Nous soutenons les efforts déployés par les pays coprésidents du groupe de Minsk et nous comprenons les conditions difficiles dans lesquelles ils opèrent. Mais nous demandons de prendre des mesures plus concrètes et plus efficaces sur la base de leurs mandats. En tant que pays victime d’une occupation et d’une épuration ethnique d’un million de ses citoyens, l’Azerbaïdjan est la partie la plus intéressée à ce règlement rapide du conflit.

Une responsabilité particulière dans la résolution du conflit incombe à la France, de laquelle nous attendons une approche objective et des efforts actifs correspondant à son statut de grande puissance européenne, membre du Conseil de sécurité de l’ONU. L’appui aux principes de la souveraineté, de l’inviolabilité des frontières et des droits de l’homme, que Paris démontre à tous les autres pays du monde, doit être appliqué également à l’Azerbaïdjan et à ses citoyens. Le principe de « deux poids deux mesures » est inacceptable. Près de 30 ans de violation des droits des réfugiés et déplacés azerbaïdjanais, cela ne peut plus être toléré. Leur droit de retourner dans leurs maisons, villages et villes natales dans la région du Haut-Karabagh doit être respecté et faire l’objet de toute l’attention de nos partenaires de l’UE, et notamment de la France en tant que coprésidente du groupe de Minsk ».

Stéphane
Author: Stéphane

La rédaction vous conseille

A lire aussi

Sous la Présidence d’Honneur de M. Nicolas DARAGON, Maire de Valence, Président de l’Agglomération, Vice-Président de La Région, L’UGAB Valence-Agglomération

Le ministère des Affaires étrangères de l’Azerbaïdjan a de nouveau accusé l’Arménie de ne pas avoir fourni de cartes des

Lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale de la semaine prochaine, l’opposition parlementaire, les factions « Hayastan » (Arménie)»

a découvrir

Se connecter

S’inscrire

Réinitialiser le mot de passe

Veuillez saisir votre identifiant ou votre adresse e-mail. Un lien permettant de créer un nouveau mot de passe vous sera envoyé par e-mail.

Retour en haut