L’état d’urgence avait été instauré le 1er mars dernier dans la capitale arménienne, Erevan, après des heurts violents qui ont provoqué la mort de huit personnes. La police était intervenue à l’issue de plusieurs jours de manifestation de l’opposition qui contestait le résultat de l’élection présidentielle, remportée par le Premier ministre Serge Sarkissian. Mais la levée de l’état d’urgence, qui devrait intervenir ce jeudi, ne signifie pas pour autant un adoucissement du régime.
Des arrestations par dizaines, des médias censurés… le régime arménien a tout fait pour museler l’opposition, qui dénonçait les multiples fraudes commises pendant l’élection présidentielle.
La levée de l’état d’urgence devait théoriquement permettre à la capitale de retouver un air de normalité, mais le Parlement, pour parer à tout risque de protestation, a adopté lundi une loi qui permet d’empecher les manifestations « dans certains cas », une condition excessivement vague, qui autorise tous les abus.
Or, des exactions, le Conseil de l’Europe en a relevé un très grand nombre, au point d’exiger une enquête sur les affrontement qui ont fait huit morts et des dizaines de blessés il y a moins de 3 semaines.
Des fautes graves ont été commises par les forces de l’ordre, souligne le Conseil de l’Europe, qui exprime sa grande préocupation concernant l’arrestation de plus de 100 personnes en Arménie. Une répression aggravée par la censure, qui a contribué à diffuser rumeurs et angoisse.
La loi votée lundi, qui restreint le droit de manifester doit, selon les autorités, éviter la répétition d’une telle tragédie. L’opposition, elle, dénonce une mesure répressive.
par RFI
Article publié le 20/03/2008