Ambassade de la République de Turquie
16 avenue de Lamballe
75016 PARIS
Paris le 9 Juin 2022
Monsieur l’Ambassadeur,
Cher Monsieur Onaner,
Si je prends la liberté de vous écrire, c’est en tant que descendant, par ma mère, de la famille Dadian dont vous trouverez l’histoire dans l’ouvrage du Prof.Dr. PARS TUGLACI sous le titre :THE RÔLE OF THE DADIAN FAMILY IN OTTOMAN SOCIAL, ECONOMIC AND
POLITICAL LIFE paru à Istanbul en 1993.
Mon grand père, Bedros Dadian, a été en charge du réseau ferroviaire de la Turquie ;
d’ailleurs ma mère est née à Samsun, lors des travaux de la ligne SAMSUN/SIVAS.
Je vous écrit aussi et surtout en pensant à mes nombreux amis, en Turquie ou en exil, qui sauvent à mes yeux, l’honneur et la conscience de leur Pays.
Au moment où, le Parlement européen encourage à nouveau la Turquie à reconnaître le
génocide arménien, il y a cent ans, il faut toujours le rappeler, des tribunaux militaires turcs ont jugé et condamné les responsables Talaat, Enver, Cemal et Dr. Nazim, sur la base du 1er paragraphe de l’article 45 du code pénal turc et sur la base du paragraphe 2 du même article et l’article 55, furent condamnés à l’exil pour 15 années, Cavid, Mustafa Cheref et Moussa Kiazim.
L’Allemagne a fait pire en supprimant 6.000.000 de juifs et pour autant elle a retrouvé
sa dignité grâce à Willy Brandt en 1970 au Ghetto de Varsovie, demandant pardon au
nom de l’Allemagne, 25 ans après le génocide nazi.
Hassan Cemal, le petit fils de Cemal Paşa a montré la voie en déclarant :
Nous devons accepter cette douleur. Nous devons en prendre conscience et la
respecter, sinon nous, les Turcs, n’irons jamais plus loin dans notre réflexion.
C’est à ce prix que nous pourrons faire face à notre passé ; Est-ce facile ? Assurément
non.
Toutes les nations européennes ont dans leur histoire des périodes sombres,
et il a fallu du temps à toutes les nations européennes avant qu’elles n’aient pu faire
face à leur passé.
L’octogénaire que je suis, tenait à vous faire part de ses sentiments et se tient à votre
disposition pour vous rencontrer si vous le désirez.
Je vous prie d’agréer, Monsieur l’Ambassadeur, les assurances de ma très haute
considération et de mes respectueux sentiments.
Arsène Kalaïdjian